Un mot de l'éditrice
Lily Ryan, Éditrice
Les lecteurs seront peut-être intéressés par une mise à jour sur l'état de la publication des petits journaux. Le Bulletin d'Aylmer, comme environ 35 autres petits journaux locaux à travers le Québec, est toujours imprimé. Le fait que vous, cher lecteur, teniez un journal imprimé dans vos mains est quelque chose à célébrer! Pas plus tard que cette semaine, un journal des Premières Nations au sud de Montréal a fermé ses portes.
L'Outaouais est une région du Québec unique en matière de presse. On y trouve six journaux de langue minoritaire, soit plus que partout ailleurs au Canada – et ce, dans une région aussi peu peuplée. Cela témoigne de l'implication des lecteurs, des annonceurs et d'un personnel dévoué. La clé du succès du journal réside dans les personnes qui le font fonctionner, l'équipe est travaillante et aime la communauté.
Les journaux sont au cœur des communautés linguistiques minoritaires et le Pontiac a bénéficié du Plan d'action du gouvernement fédéral, récemment mis à jour. Celui-ci permet de couvrir une partie des coûts de livraison et d'impression des journaux (Aide aux éditeurs), ainsi qu'à payer certains journalistes (Initiative de journalisme local et Programme de stages en journalisme). Il existe également des crédits d'impôt remboursables aux deux niveaux de gouvernement et le Québec a récemment ouvert des programmes qui ne se limitent pas à l'édition en ligne, car il s'est rendu compte que la population ne s’en remet pas uniquement au monde numérique.
Il est important de mentionner cette aide financière des gouvernements pour plusieurs raisons. Tout d'abord, elle permet d'expliquer aux lecteurs comment ce journal est même possible. Oui, je crois fondamentalement que chaque foyer devrait avoir accès à des informations crédibles, gratuites si possible, afin de réduire les inégalités entre les familles « aisées » et les familles « démunies ». Or, quand on voit la longue liste de personnes qui travaillent à la production du journal et que l'on connaît le coût élevé de l'impression et de la livraison, il n'est pas difficile de comprendre qu'une poignée d'annonces ne peut pas couvrir tous les frais.
Il est clair que ce journal est un élément essentiel du marketing pour les entreprises locales. Les bailleurs de fonds publics comprennent qu'en aidant les journaux, ils aident également les économies locales et les communautés isolées en maintenant les coûts publicitaires à un niveau abordable.
Meta (la société mère de Facebook et d'Instagram) a bloqué les nouvelles authentiques sur ses plateformes, mais le gouvernement fédéral a récemment conclu un accord avec Google, de sorte que les nouvelles canadiennes seront toujours trouvées dans les recherches Google. Le Bulletin, avec sa distribution complète et gratuite, apporte les nouvelles qu'il est important pour les citoyens de connaître à l’échelle locale et régionale – directement dans vos maisons!
Avec la fermeture de PubliSac en avril, les lecteurs doivent être impliqués dans l’acheminement du journal à leur domicile. Utiliser le service de distribution de Postes Canada coûte tellement cher que nous ne pouvons pas nous le permettre, du moins pas pour l’instant. Les options sont les suivantes : acheter un abonnement payant pour la livraison à domicile, récupérer le journal gratuitement dans un commerce local, ou passer à notre bureau prendre un exemplaire gratuit. Veuillez nous informer si votre magasin local favori n’a pas de journaux, et nous l’ajouterons à notre liste de dépositaires.
Les lecteurs doivent savoir que les responsables et le personnel du Bulletin d’Aylmer travaillent d’arrache-pied pour maintenir ce journal en bonne santé, avec l’aide de nos députés et des conseillers municipaux.
Avec les mauvaises nouvelles qui circulent concernant l’avenir de la démocratie, le journalisme est lui-même menacé. Mais à Aylmer, nous tenons bon. Et nous faisons tous partie de ce processus. Alors, faites vos achats auprès de nos annonceurs, écrivez des lettres à l’éditeur, continuez de proposer des sujets de nouvelles et, surtout, parlez de ce que vous lisez à tous les niveaux de gouvernement – c’est le rôle que jouent nos lecteurs dans l’univers précaire de l’édition de journaux locaux.