Chroniques
Chroniques de 2023
22 février 20
LocaL BANTER
Chronique de barbier mi-hivernale : matière à réflexion
Alex Smith, barbier, Local Barbier/Barbershop
Les Fêtes sont terminées et nous voilà maintenant au cœur de l'hiver! Après toute la frénésie associée à cette période de l’année, nous avons repris notre rythme habituel au salon de barbier. Les clients reviennent pour leur première coupe de l'année, dont certains avec quelques kilos en trop (moi y compris) pour cause d’excès de dinde et de biscuits sablés. Vous avez de la chance, cependant, car se faire couper les cheveux est probablement le moyen le plus facile de perdre du poids.
À l’aube de la nouvelle année, beaucoup ont pris la décision de retrouver la forme en s’inscrivant à un gym, en faisant de l’exercice régulièrement et en adoptant de saines habitudes de vie. Espérons que ces résolutions tiendront! Il est toujours inspirant d’observer les changements positifs que les gens peuvent apporter lorsqu'ils font preuve de détermination. À ce propos, un homme est venu me voir au salon l’autre jour, vêtu d’un pantalon désormais beaucoup trop grand pour lui qui tenait autour de sa taille seulement grâce à une ceinture bien serrée. Reconnaissons qu'il n'est pas toujours facile de se lancer dans une démarche de mieux-être.
L'hiver est particulièrement pénible pour les personnes qui souffrent de dépression saisonnière et celles qui ont d'autres problèmes de santé mentale. En effet, les dernières années ont représenté un combat de tous les instants pour beaucoup d'entre nous; les incertitudes entourant la pandémie ainsi que le bouleversement de nos habitudes quotidiennes ont eu pour effet d’exacerber l'anxiété et la dépression à tous les niveaux. Heureusement, la société commence à mettre ces questions en lumière et le fait d’en parler représente un pas dans la bonne direction. J'ai parfois été agréablement surpris par les conversations entendues au salon sur les combats menés chaque jour par tout un chacun.
Qui aurait cru que les échanges entre un barbier et son client pouvaient avoir un effet thérapeutique? Nous n'avons peut-être pas toutes les réponses, mais nous savons écouter, et c'est peut-être là le secret. Que la nouvelle année vous apporte bonheur et santé!
Conseil de pro : si vous décidez de laisser pousser vos cheveux, la meilleure chose à faire est de les laisser pousser!
Consultez votre barbier lorsque vous remarquez des pointes fourchues ou que l'épaisseur devient insupportable.
Asseyez-vous, détendez-vous, et au prochain rendez-vous!
LocaL BANTER
Chronique de barbier mi-hivernale : matière à réflexion
Alex Smith, barbier, Local Barbier/Barbershop
Il n’y a rien comme une bonne tempête de verglas pour nous ramener sur terre! En raison des pannes de courant généralisées, nous avons dû fermer le salon pendant quelques jours. Une fois rouvert, j’ai trouvé réconfortant d’entendre autant d’histoires d’entraide entre citoyens. Ceux qui avaient des génératrices ont partagé leur électricité, les branches tombées ont été ramassées et de la nourriture a été livrée à ceux qui en avaient besoin.
Des moments comme celui-ci viennent nous rappeler l’importance d’entretenir de bonnes relations avec le voisinage et la communauté en général. Les gens sont plus enclins à vous aider si vous êtes poli et amical. Il suffit d’un signe de la main ou d’un sourire de temps en temps.
Il en va de même pour les entreprises, locales ou non. Qu’il s’agisse d’un employé ou d’un client, est-il difficile de dire s’il vous plaît ou merci? J’avais l’habitude de fréquenter un restaurant pour déjeuner, dont les propriétaires avaient toujours le sourire, connaissaient par cœur la commande de leurs clients et remplissaient continuellement les tasses de café. Ces petits gestes étaient très appréciés de la clientèle locale, et les gens acceptaient sans broncher de patienter pour y avoir une table. De nos jours, avec l’augmentation du coût de la vie, nous payons toujours plus pour moins. Ceux et celles qui se surpassent ainsi pour leurs clients méritent notre fidélité et une part de notre argent si durement gagné.
Conseil de pro : traitez les autres comme vous aimeriez être traité et soyez un bon voisin!
Asseyez-vous, détendez-vous et à la prochaine fois!
LocaL BANTER
Les femmes de nos vies
Alex Smith, barbier, Local Barbier/Barbershop
Il y a un vieux dicton qui dit « Derrière chaque grand homme se cache une femme ». À l’occasion de la fête des Mères, nous faisons des pieds et des mains pour rendre hommage aux femmes spéciales dans nos vies pour leur travail acharné et leur soutien. En effet, rien ne vaut un bouquet de fleurs de station-service et un sandwich-déjeuner du Tim Hortons pour faire en sorte qu'une femme se sente des plus aimées. La plupart d'entre elles apprécieront également qu'on les laisse seules à la maison avec les enfants pendant que vous allez jouer un 18 trous avec vos copains.
Si vous tenez à votre vie, ne suivez pas mes conseils sur les femmes. Toutefois, en ce qui concerne les cheveux, c'est une autre histoire! Avec toutes les nouvelles concernant l’intelligence artificielle et les androïdes qui prendront le contrôle du monde, je suis persuadé que les barbiers ne sont pas près d'être remplacés et j'entends continuer à pratiquer mon métier encore longtemps. D'un autre côté, je ne peux pas non plus me permettre de prendre ma retraite, parce que ma femme me quittera probablement après avoir lu cet article.
Tout va bien, vraiment. Trois ponts vers Ottawa sont fermés, la rivière est en crue et les pannes de courant fréquentes signifient que nous pouvons tous passer plus de temps à nous détendre dans la circulation. Vous l'avez entendu ici en premier : je prédis de la neige en juillet!
Bonne fête des Mères, mesdames!
LocaL BANTER
Le salon de barbier est un endroit idéal pour entendre toutes sortes d'histoires sur la vie des gens. Certaines peuvent être répétées, d’autres pas!
Alex Smith, barbier, Local Barbier/Barbershop
Dernièrement, les clients ont du mal à se rendre à leur rendez-vous à l’heure en raison de la congestion routière causée par les fermetures de ponts et de routes. Les gens deviennent incroyablement frustrés lors de ces déplacements. Les histoires que nous entendons frôlent parfois le drame, surtout dans les cas où quelqu’un avait besoin d’aller au petit coin. Toutefois, ne vous inquiétez pas, j’ai trouvé une solution. J’offrirai peut-être un service de traversier entre la marina et Ottawa. Malheureusement, nous allons voyager en canot et je serai le passager, ne vous attendez donc pas à ce que je rame!
Par ailleurs, il semble que ma prédiction de neige en juillet ne se réalisera pas. Le temps se réchauffe et l’été est à nos portes. Saviez-vous que les cheveux poussent généralement plus vite à cette période de l’année? En effet, la chaleur dilate les pores, le soleil nous apporte de la vitamine D et nous sommes généralement plus actifs, ce qui améliore notre santé et stimule la croissance des cheveux. Le retour du beau temps, les mariages, les remises de diplômes et les soirées sur les terrasses en signifient que nous sommes généralement beaucoup plus occupés au salon. Alors, à moins que vous n’organisiez un mariage sur le thème de la Guerre des étoiles et que vous vous y rendiez déguisé en Chewbacca, assurez-vous de réserver tôt!
Conseil de pro : Pour éviter les déceptions, réservez votre place au salon!
Asseyez-vous, détendez-vous, et à la prochaine fois!
LocaL BANTER
Fête des pères
Alex Smith, barbier, Local Barbier/Barbershop
Bon sang! Au moment où j’écris ces lignes, on dirait que le monde est en feu. Une épaisse couche de smog flotte dans l’air, le soleil brille d’une lueur rouge étrange et l’odeur des feux de forêt est écrasante. Si seulement je pouvais suspendre une guimauve de la taille d’une voiture à un hélicoptère pour rendre les choses un peu plus tolérables pour nous tous.
Mes pensées vont à toutes les âmes courageuses qui, dans les forêts du Québec, luttent afin de sauver nos communautés. Ça ne pourrait jamais arriver ici, n’est-ce pas? À moins que vous n’ayez plus de cent ans, vous ne vous souvenez probablement pas du Grand feu de Hull, survenu en 1900, qui a détruit les deux tiers de la ville de Hull, causé sept décès et laissé 14 000 personnes sans domicile. Le feu s’est même propagé à Ottawa, de l’autre côté de la rivière! Mes arrière-grands-parents, qui vivaient à Hull à l’époque, ont perdu leurs baptistaires, mais s’en sont sortis indemnes.
Connaître son histoire, c’est important! Je pense souvent à ce que la vie a dû être pour les générations précédentes. En comparaison, je pense que nous l’avons assez facile. Ayant perdu mon papa l’année dernière, la fête des Pères est difficile pour moi, mais je suis rassuré de savoir que je suis là pour mon petit garçon. Si vous avez la chance d’être papa, sachez que vos mauvaises blagues sont toujours appréciées, même si personne ne rit! Parlant d’appréciation, nous vous remercions pour votre vote de confiance, qui nous a permis de figurer parmi les trois finalistes pour le meilleur salon de barbier d’Aylmer! En cette fête des Pères, faites-vous plaisir en vous offrant une coupe de cheveux, et n’hésitez pas à amener votre enfant avec vous ─ nous avons des bonbons!
Conseil de pro : Vous avez du mal à trouver un cadeau pour la fête des Pères? Notre salon propose une variété de produits pour les cheveux, la barbe et le rasage afin d’aider les hommes à se mettre en valeur en toute occasion.
Asseyez-vous, détendez-vous et rendez-vous la prochaine fois!
Alex Smith, barbier
Le Local Coiffure pour hommes
LocaL BANTER
Alex Smith, barbier, Local Barbier/Barbershop
Avant Facebook, Twitter ou même les journaux, les salons de barbier étaient l’endroit où aller pour connaître les dernières nouvelles et entendre les derniers potins. Le métier de barbier figure parmi les métiers qui existent depuis le plus longtemps. Si vous vous demandez quel est le plus vieux métier du monde, alors vous êtes un ange et ne changez jamais.
Il y a quelque chose dans le fait de se trouver dans la chaise d’un barbier qui incite les hommes à s’ouvrir et leur permet de tisser des liens plus facilement. Nous avons tous des problèmes à régler ou des projets en cours, et nous avons parfois besoin d’aide pour y arriver. Besoin d’un électricien? J’en connais un. Besoin d’un courtier hypothécaire, d’un mécanicien, d’un médecin, d’un technicien en informatique, d’un chauffeur de dépanneuse? J’en connais aussi. Si jamais vous cherchez un endroit pour une bonne coupe de cheveux, vous avez de la chance, je connais quelques barbiers qui aimeraient vous avoir dans leur chaise.
J’ai toutefois de la difficulté à trouver un dentiste. Un de mes clients m’a dit récemment que son grand-père avait modifié des pinces pour arracher les dents. Je connais aussi un menuisier. Peut-être que des pinces et un dentier en bois feront l’affaire. Quel que soit votre problème, il y a de fortes chances que quelqu’un soit capable et disposé à vous aider; il suffit de demander. Cela inclut demander votre chemin si vous êtes perdu, et je ne parle pas de Google Maps. Vous serez surpris par l’esprit de communauté qui règne dans un salon de barbier traditionnel. Quelqu’un connaît peut-être quelqu’un qui connaît quelqu’un qui a ce que vous cherchez. Un emploi peut-être, ou même une petite amie. Raison de plus pour se faire couper les cheveux.
Conseil de pro : c’est la saison des barbecues, et une bonne taille de la barbe ou de la moustache empêchera les choses de devenir trop salissantes à table.
Asseyez-vous, détendez-vous et rendez-vous la prochaine fois!
LocaL BANTER
Alex Smith, barbier, Local Barbier/Barbershop
Au plus fort de l’été, tant les barbiers que les clients se plaignent souvent de la chaleur à l’extérieur. En hiver, ils se plaignent du froid et de la glace. On pourrait penser que le hockey est notre passe-temps national, mais je pense que c’est plutôt se plaindre du temps qu’il fait.
L’humidité me rappelle mon service de guerre au Vietnam. À vrai dire, la seule armée que j’ai fréquentée est l’Armée du Salut. Je suppose que j’ai regardé trop de films. J’ai cependant une profonde admiration pour ceux et celles qui ont servi à l’étranger et n’ont jamais abandonné malgré la chaleur et le manque, voire l’absence de sommeil. Je suis également impressionné par nos clients qui travaillent à l’extérieur dans les domaines de la construction, de l’aménagement paysager, du revêtement de toiture, de l’asphaltage et du bétonnage. Ces travailleurs méritent des vacances! Avec mes mains douces et délicates et ma sensibilité à la chaleur, je ne pourrais jamais faire ce qu’ils font.
Suis-je le seul à penser que les conseils souvent donnés pour éviter les coups de chaleur sont quelque peu ridicules? Avons-nous vraiment besoin de tous ces rappels? Est-ce que quelqu’un aurait confié à ma mère la responsabilité de la santé et de la sécurité publiques? Ne t’inquiète pas maman, je te promets que je ne porterai pas mon habit de neige cet été. Voici un conseil utile pour tous : faites-vous couper les cheveux! Cela fera certainement une différence. Au salon, nous taillons également la barbe et les poils au-dessus de votre col ─ tout ce qui se trouve en dessous n’est pas de notre ressort! J’avoue que j’ai peur de la cire chaude depuis que ma femme a pensé que ce serait drôle de m’arracher une bande de poils dans le dos. On dit que les femmes ont une plus grande tolérance à la douleur que les hommes, et après cet incident, je le crois!
Conseil de pro : essayez quelque chose de nouveau cet été. Allez plus court que d’habitude!
Asseyez-vous, détendez-vous et à la prochaine fois!
LocaL BANTER
Alex Smith, barbier, Local Barbier/Barbershop
Si vous n’avez pas encore eu la chance de rencontrer George, notre employé du mois, permettez-moi de vous parler de lui un peu. D'abord, il est toujours le premier à vous accueillir la porte à, vous faisant sentir comme chez vous. Il vous serrera même la main si vous le lui demandez.
George possède une très belle écoute. Même si vous lui parlez pendant des heures, jamais il ne vous interrompra ni ne vous jugera. Il sait aussi garder les secrets. Même nos clients les plus timides semblent s'ouvrir et sourire davantage en sa présence. Lorsqu'il n'est pas là, les gens sont réellement déçus.
Si quoi que ce soit tombe par terre, George s'en empare immédiatement, sans qu’on le lui demande. Je ne l’ai jamais entendu se plaindre. Même s'il est plutôt silencieux, je sais qu’il aime son travail parce que lorsqu'il lui est impossible de venir au salon pour une raison ou une autre, il a tendance à bouder. Il ne travaille pas pour l'argent, car il n'en a pas besoin; il le fait parce que ça lui plaît.
George est un travailleur acharné, mais même lui a parfois besoin d’une pause. Il se promène souvent à la marina, beau temps, mauvais temps. Malgré sa bonne éthique de travail, ou peut-être à cause d'elle, il lui arrive de s'assoupir au travail. Or, personne ne le lui reproche, et la raison est bien simple. Si vous ne l'aviez pas déjà deviné, George est un chien! Comme nous n'avons pas encore été en mesure de lui apprendre à couper les cheveux, George ne s'occupe que de sa propre toilette pour l'instant.
Conseil de pro : faites comme George et appréciez les petites choses de la vie.
Asseyez-vous, détendez-vous et à la prochaine fois!
LocaL BANTER
Les routines de l'automne et une oreille attentive pour se défouler
Alex Smith, barbier, Local Barbier/Barbershop
Bonjour, ça fait longtemps ! J'espère que vous avez tous passé un été merveilleux à la maison ou en vacances ! Il est presque temps de ranger vos speedos et vos sandales pour l'hiver et de ressortir vos sous-vêtements longs et vos chaussettes en laine !
Beaucoup d'entre nous ont repris leurs habitudes automnales, en retournant en classe ou au travail. Si vous travaillez à domicile, c'est comme d'habitude, il suffit de sortir du lit en pyjama et d'allumer son ordinateur ! Une chose est sûre, nos clients qui travaillent à domicile se plaignent rarement de la circulation. Ils s'en remettent à nous.
Même dans nos meilleurs jours, nous nous plaignons tous de quelque chose. La circulation, l'économie, les impôts. La société, ou un genou douloureux, la liste est sans fin. La souffrance fait partie de la condition humaine, semble-t-il. On ne peut pas la fuir, mais on peut l'atténuer. Parler des petits et des grands problèmes de la vie est certainement utile. Les coiffeurs sont réputés pour leur capacité d'écoute et les chiens aussi. Heureusement, dans notre magasin, nous avons les deux !
Un jour, je me suis plaint de quelque chose d'insignifiant et notre chien George nous a donné de sages conseils. Selon George, les philosophes de l'école stoïcienne de la Grèce antique ont enseigné que nous ne devrions pas nous plaindre de choses extérieures qui échappent à notre contrôle, mais plutôt nous concentrer intérieurement et de manière constructive sur les choses que nous pouvons contrôler. Il est plutôt intelligent pour un labrador de deux ans.
Avec le bon état d'esprit et les bonnes pratiques, vous pouvez contrôler vos réactions émotionnelles de manière positive. Avec le bon produit et l'aide de votre coiffeur local, vous pouvez contrôler vos cheveux ! Voilà la recette du succès !
Conseil de pro : les coiffures qui sont coupées uniformément sur le dessus sont plus faciles à contrôler dans toutes les conditions.
Asseyez-vous, détendez-vous et à la prochaine fois !
LocaL BANTER
Les routines de l'automne et une oreille attentive pour se défouler
Alex Smith, barbier, Local Barbier/Barbershop
Je viens de vérifier mon calendrier et apparemment, c'est maintenant l'automne, et les restes de l’Action de grâce traînent peut-être encore dans la boîte à lunch. Tout comme les beaux-parents, l'été a dépassé la durée prévue de son séjour. Beaucoup de gens se réjouissent des températures supérieures aux normales de saison, à l'exception de ceux qui chassent l'orignal à cette période de l'année. Selon certains de nos clients, les animaux sont plus faciles à trouver lorsque les températures sont plus fraîches.
Aylmer est la porte d'entrée vers Pontiac et autres municipalités rurales. Dix minutes de route et vous voilà à la campagne. Il n’est pas surprenant qu’il y ait tant de chasseurs et de pêcheurs dans le coin. J’aimerais apprendre à chasser, ne serait-ce que pour passer plus de temps dans la nature. S'il existe une excuse plus pratique pour laisser sa famille derrière soi et passer du temps seul, j'aimerais bien la connaître! Beaucoup de chasseurs n'attrapent jamais rien, alors vous pourriez aller à Las Vegas pendant deux semaines sans que votre famille en ait la moindre idée.
Nous cherchons tous des moyens de réinventer nos restes de dinde après l’Action de grâce. Nous les mangeons en plat principal, suivis de sandwichs à la dinde, de soupe à la dinde, etc. Néanmoins, je suis reconnaissant pour cette nourriture, ainsi que pour ma famille, pour mes amis et aussi pour les clients qui nous tiennent occupés au salon. Je suis également très reconnaissant qu’il n’existe pas de musique d’Action de grâce. Nous avons bien assez de Noël! Je suis de tout cœur avec ceux qui travaillent dans le commerce de détail et qui doivent endurer la musique du temps des Fêtes pendant des mois avant le grand jour! Soyez forts, mes amis, soyez forts.
Conseil de pro : La meilleure façon de perdre du poids si vous avez mangé trop de dinde est de vous faire couper les cheveux.
Asseyez-vous, détendez-vous et rendez-vous la prochaine fois!
Chroniques de 2022
11 août 2022
Le monoxyde de carbone, un gaz toxique
Camille Brochu-Lafrance, CISSS de l'Outaouais, Gatineau
Suite aux orages violents qui ont traversé la région, de nombreux foyers sont toujours sans électricité. La direction de santé publique du CISSS de l'Outaouais souhaite rappeler aux citoyens de ne jamais utiliser à l’intérieur des appareils conçus pour l’extérieur (ex. : barbecues au charbon de bois ou au propane, génératrice, équipements de camping). Bien que ces appareils soient utiles en canne de panne d'électricité, ils peuvent causer des intoxications au monoxyde de carbone s'ils sont utilisés à l'intérieur. Le monoxyde de carbone est un gaz toxique qui ne se voit pas et ne se sent pas. Respirer du monoxyde de carbone peut être très dangereux pour la santé et peut même entraîner la mort.
Si vous décidez d'utiliser une génératrice, il est essentiel de la placer à l’extérieur de votre logement, dans un endroit ventilé et loin des portes et des fenêtres (pas dans un garage). Vous éviterez que les gaz d’échappement, dont le monoxyde de carbone, ne pénètrent dans votre maison.
Seul un avertisseur de monoxyde de carbone peut détecter la présence de ce gaz et vous la signaler. Quittez immédiatement la pièce si votre avertisseur se déclenche. Composez le 911. Attendez l’autorisation d’un pompier pour retourner à l’intérieur, même pour quelques minutes.
21 décembre 2022
LocaL BANTER
En forme pour les Fêtes
Alex Smith, barbier, Local Barbier/Barbershop
Alors que les Fêtes approchent à grands pas, bon nombre d’entre nous se préparent à des rassemblement avec nos amis, nos collègues et nos proches. Règle générale, au salon de coiffure, la période des Fêtes est la plus achalandée de l'année. Si la tradition du « chandail de Noël moche » a gagné en popularité ces dernières années, les coupes de cheveux moches, elles, n’ont pas encore la cote. Et c’est très bien ainsi.
Beaucoup d’hommes, moi y compris, sont des créatures de dernière minute lorsqu'il s'agit d'acheter des cadeaux. Nous nous plaisons à croire que nous travaillons bien sous pression, mais, en fin de compte, nous nous retrouvons à la pharmacie la veille de Noël, réduits à acheter une paire de gants surdimensionnés et une boîte de chocolats Turtle pour notre douce.
Si vous ne voulez pas recevoir de commentaires gênants de votre partenaire ou de vos proches sur votre apparence, prenez rendez-vous avec votre barbier à l'avance. La plupart des salons donnent la priorité aux clients qui ont un rendez-vous plutôt qu'aux clients inattendus. Ainsi, avec un peu de prévoyance, vous pouvez éviter d’ajouter du stress à une période de l’année déjà suffisamment stressante.
Les conversations informelles tenues au salon cette année ont révélé que la plupart des clients passeront les Fêtes dans la région. Les partys de bureau font également un retour en force. Après quelques années difficiles, c’est une très bonne nouvelle pour les commerces et les restaurants locaux, dont beaucoup comptent sur cette période de festivités pour garder leurs portes ouvertes le reste de l'année. N'oublions pas la valeur de ces lieux pour notre communauté. En cette période de l’année, pensons également aux moins nantis et montrons notre gratitude en donnant ce que nous pouvons à ceux qui sont dans le besoin.
Conseil de pro : soyez beau, soyez bon.
Asseyez-vous, détendez-vous, et à la prochaine!
Alex Smith, barbier, Local Coiffure pour Hommes
Chroniques de 2019
SOLutions santé Bleuet-Chrome, pour une gestion du sucre
Comment s’équilibre le sucre que l’on consomme dans notre organisme?
Tout d’abord, lorsque nous parlons de taux de sucre dans le sang, plusieurs termes sont utilisés : la glycémie (émie signifie quantité de quelque chose dans le sang et gly signifie doux, sucré ou glucose) et le taux de glucose sanguin. Les glucides forment une grande famille de molécules qui comprennent le sucre et l’amidon.
Au fait, une personne qui consomme normalement des glucides, produit de l’insuline par son pancréas, pour ramener le taux de glucose sanguin à la normale. L’insuline est l’hormone principale de la gestion de la glycémie. Elle est nécessaire pour faire entrer le glucose dans les cellules.
Où trouve-t-on les glucides? Il existe plusieurs catégories de glucides :
- Monosaccharides : sucres simples (aliments raffinés) qui ont un goût sucré : glucose, fructose et galactose
- Disaccharides : Sucres doubles (maltose des céréales), sucrose et lactose (lait)
- Polysaccharides : Sucres complexes (aliments complets et naturels), grosses molécules faites de plusieurs monosaccharides attachées ensemble.
Note : Les sucres complexes mobilisent du temps au système digestif pour être dégradé en sucres simples. Ils sont alors absorbés en quelques heures et procurent une source d’énergie plus stable à long terme. En revanche, quand nous mangeons des aliments raffinés riches en sucres simples, l’absorption est très rapide et la glycémie grimpe au-dessus des normes. Il y a URGENCE, il faut doubler voire tripler la quantité d’insuline pour répondre rapidement à cette quantité monstre de sucre.
Il est important de ménager notre pancréas en limitant les fluctuations de glucose dans le sang en favorisant les aliments complets. (Hypoglycémie et hyperglycémie)
Comme le sucre se cache partout dans notre alimentation, un supplément contenant des bleuets et du chrome, est une solution simple, sûre et très efficace pour aider à améliorer le contrôle glycémique chez la majorité des gens. Le bleuet équilibre le taux de sucre sanguin grâce à sa concentration en antioxydants qui à un effet protecteur et le chrome aide l’insuline à transporter le glucose dans les cellules, où il pourra être utilisé comme énergie.
Bleuet-Chrome de la compagnie Léo Désilets est un merveilleux ajout à votre hygiène de vie au quotidien pour aider à maintenir un équilibre glycémique sain.
Une glycémie saine à votre portée!
Note importante : Bleuet-Chrome ne remplace pas les médicaments de prescriptions.
Précautions :
- consulter un praticien en soins de santé avant de faire l’usage si vous souffrez d’un trouble de reins/ou de diabète et/ou si vous prenez des anticoagulants.
Marie Couture, Naturopathe ND.A
SOLutions santé
UN RÉCONFORT GRÂCE AUX HUILES ESSENTIELLES
La soif du vrai sur les changements climatiques donne une tournure très proactive sur nos habitudes de vie. Elle favorise des choix sains tout autour de nos vies. L’urgence d’agir
« proprement » est dans les fibres de chacun de nos gestes au quotidien. L’aromathérapie n’est qu’un exemple de ces changements. Elle a pris une place spectaculaire pour soulager différents états autant physiques qu’émotionnels. Elle est utilisée autant en diffusion, qu’en application externe, qu’en usage oral.
L’aromathérapie. L’extraction de plantes par distillation qu’on nomme l’aromathérapie, relève presque de l’alchimie. Les facteurs importants pour choisir une plante dans le but de la transformer en une huile essentielle sont : l’ensoleillement, la nature du sol, la provenance géographique et si elle est de culture biologique. L’intention de puiser ces molécules actives pour qu’elles soient perçues par notre nez, transmises par notre cerveau olfactif et qu’il y ait une action directe sur le corps et les autres structures du cerveau (neurotransmetteurs et hormones), élève le pouvoir des huiles essentielles à beaucoup plus qu’une parfumerie : elles rééquilibrent, voire, apaisent un stress spontané ou plus profond.
Comment l’aromathérapie peut-elle aider vos enfants ? Les sprays aromaKids de la gamme LES ZAMIS, est la première gamme de produits de santé naturels élaborée pour le jeune enfant jusqu’au préadolescent, qui offre à travers une formulation innovante (aromathérapie, phytothérapie, homéopathie, nutrithérapie), un ensemble de solutions adaptées et naturelles pour plusieurs petits dérèglements de la vie.
Les sprays aromaKids sont des formules d’huiles essentielles déjà préparées et extraites de plantes réputées pour leurs vertus apaisantes et réconfortantes (exemple, la lavande dans une des formules : Stress, anxiété, agitation et insomnie) afin d’apporter un réel soutien dans certains états émotionnels de vos enfants :
- Peur du noir, cauchemars
- Confiance en soi, pipi au lit
- Tristesse, sentiment d’abandon
- Colère, irritabilité
Il suffit de vaporiser un toutou parmi la collection Les Koorachoos, pour permettre à vos enfants, via l’aromathérapie, de vivre leurs émotions sereinement. Les Koorachoos sont une famille de quatre personnages créés par des enfants, qui rassurent quand rien ne va plus, et qui sont un relais temporaire à l’affection dont les petits ont besoin dans les situations de difficultés émotionnelles…
Cette gamme de produits est formulée selon les exigences de qualité, d’efficacité et de sécurité les plus strictes.
Pour le réconfort des parents tout autant que celui des enfants, les sprays aromaKids sont une SOLution naturelle, à votre portée.
Marie Couture, Naturopathe ND.A
Chroniques de 2018
11 avril 2018
Ville de Gatineau active au début d’avril
Ariann Bouchard
Les 3 et 4 avril derniers avaient lieu les réunions des Comités, plénier et exécutif, de la Ville de Gatineau. À qui veut suivre les affaires municipales, toutes les séances sont offertes en s’abonnant aux webdiffusions sur site web de la Ville. Il est donc possible d'écouter en direct les délibérations des rubriques à l’ordre du jour.
Le sujet principal du Comité plénier concernait la permission pour les chiens de se promener dans les parcs de la Ville et la gestion qu’impliquerait cette modification aux règlements municipaux. La Ville prévoit un budget de 40 000 $ en communications afin de s’assurer que les citoyens et les maîtres des chiens comprennent ce que peuvent, et ne peuvent pas faire nos amis à quatre pattes sur les carrés de verdure municipaux.
Le projet prévoit également une augmentation de tâches pour les gardiens de chiens (les employés ou contractuels municipaux qui policent le comportement des maîtres et de leurs pitous) dans les parcs. Je ne connaissais pas l’existence d’un tel métier. Ici, je dois admettre que je suis nouvelle résidente de Gatineau depuis un peu moins de deux ans. J’ai toujours pensé que les gardiens premiers des chiens étaient les propriétaires des compagnons. S’il faut « garder » ou surveiller un être, il me semble qu’il faille surveiller les propriétaires puisqu’ultimement, ce sont eux les premiers responsables des conséquences des comportements de leurs membres de famille à quatre pattes. Même mon adolescente de 13 ans comprend que pour des raisons de salubrité et d’hygiène publique, il faut ramasser les déjections de Monsieur le Chien. L’entrée en vigueur est prévue prochainement. À suivre.
En regardant l’ordre du jour du Comité exécutif, ma première observation concerne le nombre de secteurs représentés. Pour une ville de 281 781 résidents et ses 341 km2 (Mamot 2017) il y a presque autant de secteurs (18 services) que le pays de 36,96 millions de populations (Stats Can au 1er janvier 2018) et ses vingt-cinq (25) comités permanents pour 9 985 millions km². Cela n’est qu’un commentaire. Ce sujet pourrait faire l’objet d’une chronique en soi.
Il y avait peu de sujets à discussion pour les membres de l’exécutif. Sous les Services d’infrastructures, quelques modifications à la réglementation du stationnement dont celle pour les rues Victor-Beaudry et Arthur-Quesnel dans le district Deschênes ont été présentées par M. Duggan.
L’étude de la soumission pour l’entretien des aménagements paysagers du boulevard des Allumettières. Faut-il vraiment que ce contrat soit réétudié à chaque année sachant qu’il va de soi que ces aménagements sont entretenus de façon continue ?
Pour les Services des loisirs, le sujet y figurant fut le dépôt du rapport des réductions accordées aux organismes pour le coût de location des salles à la Maison du citoyen. Si l’on doit accorder des rabais aux organismes du milieu, peut-être vaudrait-il mieux revoir la tarification ou la politique de location des salles municipales afin de rendre accessibles ces espaces à un plus grand nombre. Non ?
Enfin, pour ce qui est du Service des finances, il y avait les comptes à payer. Il va de soi que dans une saine gestion budgétaire, il ne faut pas laisser les factures trainer.
Mme Miron ira à Sept-Îles représenter la Ville pour le 31e colloque du réseau Les Arts et la Ville en juin. Excellente ambassadrice pour la Ville, je suis sûre qu’elle saura y tisser des liens afin de promouvoir nos événements culturels et artistiques locaux.
18 avril 2018
Ombudsman, Vérificatrice Générale et le Cabinet du maire : les droits priviligés
Ariann Bouchard
Le maire de Gatineau songe à dissoudre le bureau de l’ombudsman de la ville. Dans une citation partagée avec le journal Le Droit, la justification de cet énoncé viendrait du fait que, et je cite Maxime Pedneaud-Jobin: : « L’Ombudsman n’a pas collaboré avec la Vérificatrice Générale (…) ».
Avant de sabrer dans cette organisation, un temps de réflexion s’impose. Tous les experts en communication vous le diront, il n’est jamais bon de prendre des décisions sous le coup de l’émotion. Pour un citoyen qui n’a pas eu le privilège de poursuivre des études supérieures ou spécialisées, naviguer entre les règlements de zonage, les dérogations, les évaluations foncières, les dépôts, les avis, les requêtes au secrétariat du Tribunal, tout cela peut se transformer en haut le cœur.
L’abus de citoyen mal outillé et vulnérable est toujours possible par un employé zélé. Si le bureau peut aider à traiter des plaintes formulées par des personnes qui jugent avoir été injustement traitées par l’appareil municipal de façon rapide et personnalisée, c’est toute la ville, l’administration et lescitoyens, qui en sortent gagnants.
Plus qu’un simple enquêteur, un bon bureau de l’Ombudsman peut jouer plusieurs rôles pour aider un.e gatinois.e . à atteindre une solution à l’amiable et mutuellement acceptable lors de différents. Éduquer, faciliter, informer, accompagner pour formuler des plaintes, effectuer des recherches et conseiller l’appareil administratif sur les enjeux importants aux yeux des gatinois, de façon neutre et indépendante, guider par la législation et les règlements, et ce avec équité et transparence, les avantages de mettre en place un bon bureau dépassent largement les inconvénients d’un manque de collaboration.
Le rôle des villes s’est grandement complexifié depuis leur création par Québec. Alors qu’au début, les villes étaient principalement responsable de 3 grands secteurs : la voirie (des rues et boulevards), de l’aqueduc (approvisionnement en eau potable et collecte des eaux usées) et la collecte des ordures; désormais, les villes font face à des enjeux complexes comme les changements climatiques et des exigences accrues en matière de livraison, les services comme le transport collectif, les loisirs et la culture. (sans nécessairement recevoir le financement nécessaire pour répondre à toutes ces exigences).
C’est aussi vrai que les exigences et les attentes liées à la fonction d’ombudsman ont grandement évolué depuis la création du bureau. Des formations complètes s’offrent désormais à l’université à qui veut occuper une telle fonction. L’équipe des bureaux d’ombudsman est constitué d’avocats ou de parajuristes. Il ne faut pas non plus négliger le côté démocratique et participatif des commissaires bénévoles qui s’impliquent pour améliorer le service aux concitoyens/nes.
Au delà d’un travail d’enquête mal ficelé ou d’un défaut de collaboration qui ne constitue pas un motif de démantèlement, je recommanderai au maire de Gatineau d’offrir les outils nécessaires pour instaurer de meilleures pratiques au sein du bureau de l'Ombudsman. Un droit, pas un privilège.
Ariann Bouchard
2e régiment, division d’infanterie sud-africaine
Le Major Howard Church Symmes
Colonel P.J. Fleury MSM, CD1
Au printemps 1917, le Canada avait regroupé pour la première fois ses quatre divisions « lourdes » en une seule formation de combat. Le Corps canadien, composé de plus de 100 000 soldats, se voit alors confier la tâche difficile de capturer une crête fortement fortifiée près de Vimy, au nord-est d’Arras, en France. La bataille de la crête de Vimy faisait partie de la plus grande bataille d’Arras qui, outre les Canadiens, comprenait des forces du Royaume-Uni, de l’Australie, de Terre-Neuve, de la Nouvelle-Zélande et de l’Afrique du Sud.
Howard Church Symmes est né à Aylmer le 24 mars 1874, le quatrième des six enfants de Thomas et Mary Symmes. En 1822, le grand-père de Howard, Charles, avait fondé «Symmes Landing» au bord de la rivière des Outaouais, à l’extrémité ouest de la grande route qui partait de Hull, au Québec. En 1847, ce village fut incorporé sous le nom d’Aylmer en l’honneur du baron Aylmer, gouverneur général de l’Amérique du Nord britannique (Canada) de 1831 à 1835. La famille possédait « Symmes Inn » (maintenant un musée près de la marina). L’auberge était réputée pour accueillir les commerçants de fourrures, les bûcherons et les colons qui remontaient la rivière des Outaouais.
Howard Church Symmes s’est porté volontaire pour participer à la guerre des Boers en Afrique du Sud le 21 janvier 1900 avec la batterie « D » de la Royal Canadian Field Artillery (de Guelph Ontario). Pour son service militaire en Afrique, il a reçu la Médaille de la Reine pour l’Afrique du Sud avec trois barrettes.
À la fin de la guerre, le diplômé en génie de l’Université de McGill est demeuré en Afrique du Sud, où il est devenu par la suite inspecteur de la machinerie et de l’électricité au département des mines dans l’État libre d’Orange. En 1914, Howard s’est enrôlé dans le 2e régiment de la division d’infanterie sud-africaine, une unité qui a largement puisé ses forces dans les régions de Natal et de l’État libre d’Orange. Initialement en opération avec son unité dans l’Afrique allemande du Sud-Ouest, ceci jusqu’à la fin de la campagne au Sud-Ouest africain, et, par la suite, transféré en Europe du Nord-Ouest où il a été promu au rang de major.
Le jour « Z », le 9 avril 1917, fût marqué par le lancement de la bataille d’Arras. Les Canadiens étaient engagés dans la capture de la crête de Vimy au nord, tandis qu’à l’est d’Arras se trouvaient les Britanniques (qui incluaient les Irlandais, les Terre-Neuviens, les Sud-Africains et les Néo-Zélandais) et, au sud, les Britanniques et les Australiens. C’est au cours de cette première journée de combats que le major Symmes, en conduisant ses hommes à l’attaque, a été frappé par des fragments d’obus et a été tué sur le coup. Pour son service distingué, il a reçu une citation à titre posthume par le maréchal Sir Douglas Haig, commandant en chef des armées britanniques en France. Il a également reçu l’Étoile de Mons 1914-15 ; et la médaille du service général et la médaille de la victoire.
Le Major Howard Church Symmes est enterré au cimetière De Highland, Roclincourt, Pas de Calais en France. La référence de sa tombe est le : I.B.45.
NOUS NOUS SOUVIENDRONS
La cérémonie du Jour du Souvenir le 11 novembre débutera à 10h30 au Parc Commémoratif à Aylmer.
En l’honneur du centenaire de l’Armistice (1918-2018) la Légion d’Aylmer filiale 33 vous invite, après la cérémonie, à une réception spéciale qui aura lieu au centre récréatif Aydelu de 12h à 18h. Pour souligner les cent ans depuis la fin de la Première Guerre mondiale, il y aura une exposition historique, des reconstitueurs habillés en uniforme de la 1ère guerre mondiale, un goûter gratuit, un groupe musical et plus encore.
Le 11 novembre 2018, rendons hommage. Disons merci. Souvenons-nous.
31 octobre 2018
(15e bataillon d’infanterie) Corps expéditionnaire canadien (CEC)
Soldat 438874, Andrew Gibson Lusk
Colonel P.J. Fleury MSM, CD1
L’offensive des cent jours du Canada a été la dernière période des combats de la première guerre mondiale durant laquelle les Alliés lancèrent une série d’attaques contre les puissances centrales sur le front occidental, du 8 août au 11 novembre 1918.
À cette époque, les 100 000 soldats du Corps canadien, composé de 4 divisions lourdes, étaient connus sous le nom de « troupes de choc de l’Empire britannique ». Pour les Allemands, chaque fois que les Canadiens apparaissaient dans un secteur, cela signifiait qu’une attaque alliée était imminente.
Les opérations du Corps canadien au cours de cette période comprenaient : La bataille d’Amiens, du 8 au 11 août 1918 ; La 2ème bataille d’Arras, du 26 août au 3 septembre 1918 ; le canal du Nord et Cambrai du 27 septembre au 11 octobre 1918 ; la prise de Valenciennes 1-2 novembre 1918 ; et la prise de Mons, Belgique 10-11 novembre 1918.
Andrew Gibson Lusk est né le 23 avril 1888, le dernier des dix enfants de James et Alice Jane Lusk. La famille s’était installée dans le canton d’Eardley au début des années 1800, où ils y étaient cultivateurs. Le village de Luskville a été nommé en l’honneur de la famille Lusk.
Enrôlé le 29 janvier 1915 dans le cadre d’un projet de renfort, Andrew a quitté Montréal avec son cousin Robert, à bord du S.S. Missanabie et est arrivé en Angleterre le 13 septembre où ils ont rejoint le 12e bataillon de réserve.
Le bataillon s’entraînait alors au camp de Shorncliffe, dans le Kent.
En février 1916, il a rejoint le 15e Bataillon (48th Highlanders of Canada) et, en mars, il a été envoyé en France où il y a rejoint sa nouvelle unité.
En avril, il a été temporairement affecté à la 2e Compagnie des tunnels où, en juin, il a été blessé par balle à la main.
En septembre 1916, il rejoignit son bataillon et à l’automne, il participa à l’offensive de la Somme.
Au printemps 1917, il a participé à l’assaut du Corps canadien et à la prise de la crête de Vimy.
Le 15 septembre 1917, le 15e bataillon a déménagé à Cité St Pierre, près de Lens, en France, période durant laquelle le bataillon fournissait des groupes de travail pour réparer les systèmes de tranchées.
Mais le 13 septembre, alors qu’il était au front avec un groupe de travail, il a été empoisonné par une attaque au gaz faite par les Allemands et il y a été enterré par un obus explosif. Après six semaines pour se rétablir dans les hôpitaux et les centres de convalescence, il a rejoint le camp de renfort du Corps canadien et s’est fait assigner un service temporaire avec la 3e batterie de mortiers de tranchée, avant de retourner au 15e bataillon en août 1918.
Le 1er septembre 1918, vers 9 heures, dans le cadre de la 2e Bataille d’Arras, alors qu’il avançait avec son peloton, à l’arrière du bois connu sous le nom « Crow’s Nest » , le soldat Andrew Gibson Lusk a été frappé par des éclats d’obus et a été tué sur le coup.
Le soldat Andrew Gibson Lusk a été enterré au champ et, plus tard, il a été inhumé dans le cimetière britannique de la route Quéant, dans le village de Buissy, en France.
En avril 2010, une plaque de bronze a été dévoilée à Hendecourt-les-Cagnicourt en France pour commémorer la capture du « Crow’s Nest ».
NOUS NOUS SOUVIENDRONS
La cérémonie du Jour du Souvenir le 11 novembre débutera à 10h30 au Parc Commémoratif à Aylmer.
En l’honneur du centenaire de l’Armistice (1918-2018) la Légion d’Aylmer filiale 33 vous invite, après la cérémonie, à une réception spéciale qui aura lieu au centre récréatif Aydelu de 12h à 18h.
Pour souligner les cent ans depuis la fin de la Première Guerre mondiale, il y aura une exposition historique, des reconstitueurs habillés en uniforme de la 1ère guerre mondiale, un goûter gratuit, un groupe musical et plus encore.
Le 11 novembre 2018. Rendons hommage. Disons merci. Souvenons-nous.
Chroniques 2017
10 mai 2017
En direct du Camino
Carolle Bertrand
Voilà, tu as deviné, je suis sur le Chemin de Compostelle – Camino francés a Santiago de Compostella. Ce chemin est le plus parcouru, il traverse l'Espagne. Au fait, il commence à Saint-Jean-Pied-de-Port en France avec une traversée des Pyrénées pour ensuite se poursuivre en Espagne, sur 780 km. Toute une aventure. En ce moment, je suis assise sur une terrasse à Logroño, après environ 190 km de marche. Je suis maintenant convaincue que les kms espagnols sont plus longs que les kms canadiens.
Je loge à l'Hostel Entresueños, adjacent à la cathédrale de La Redonda. Impressionnante cette cathédrale. Celle-là je vais la visiter. À date, je n'ai visité aucune église (pourtant réputées pour leur architecture, leur histoire et même leurs miracles). Les 10 mètres de plus à marcher pour s'y rendre étaient tout simplement de trop (!). J'ai les pieds en compote. Enfin, ce beau refuge pour pèlerins (ils ne sont pas tous beaux mais la majorité sont relativement bien) il y a un ordinateur dont je peux me servir pour écrire. J'en profite.
Ça fait 9 jours que je suis sur le Camino. Je pensais écrire dans mon journal à tous les jours – baff, pas pantoutte, trop crevée. C'est une épreuve physique pas ordinaire. Je ne savais pas que ce serait aussi difficile/éprouvant et je ne suis vraiment pas la seule. Plusieurs, tout comme moi, s'étaient imaginés qu'après la traversée des Pyrénées (première étape), la suite serait relativement facile, soit de marcher 20 à 25 km par jour, bagage sur le dos, eau en plus... déjà pas si facile. Ô surprise! Ce n'est vraiment pas le cas, c'est quasiment toujours en montagne, c'est comme les Pyrénées sans fin. Ça monte et ça monte encore, des centaines de mètres sur de courtes distances pour ensuite descendre et descendre encore, des descentes raides souvent sur des sentiers de cailloux. Toujours aux aguets.
Déjà, je croise plusieurs personnes blessées – jambes/chevilles cassées/foulées ou encore tendinites – finito el Camino; d'autres ont dû se munir d'attelles pour genoux à cause de ligaments déchirés ou problèmes de rotules, et j'en passe. Alors, je marche lentement. Les descentes? Soit en 'slalom' me servant des bâtons de marche comme en ski, soit en minis pas de jogging (je me sens comme une p'tite vieille japonaise). Des fois j'en ris aux éclats et des fois j'en bavasse un coup.
Les paysages sont magnifiques, souvent à en couper le souffle. Ça, je ne m'y attendais pas du tout. Agréable surprise et je prends donc beaucoup de photos. D'ailleurs, j'en ai publiées plusieurs sur Facebook. Si tu veux les voir, tu n'as qu'à me faire une demande d'amitié Facebook (Carolle Bertrand) et tu y auras accès. Un jour, quand je serai moins fatiguée, je publierai tout ça sur mon blogue.
Il y a 8 ans, je ne savais rien du Chemin de Compostelle. C'est par hasard que j'ai aperçu un clip YouTube qui montrait un énorme encensoir qui était balancé d'un bord à l'autre d'une cathédrale, même au-dessus des fidèles.
J'ai passé beaucoup de temps quand j'étais jeune dans notre défunte église Saint-Paul. L'objet qui m'impressionnait le plus était l'encensoir. Je le trouvais tellement beau et la fumée odorante qui s'en échappait était pour moi un mystère. Quand j'ai vu ce clip, je me suis dit que je devais trouver cette cathédrale et m'y rendre un jour. Il s'agissait de la cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle.
C'est de là que c'est parti. Compostelle a donc fait son chemin en moi depuis 8 ans et m'y voilà.
Je suis ici pour 7 semaines, on verra ce que mes pieds me laisseront faire (800 km, c'est long longtemps, surtout en montagne... ouulala). Mais, chose certaine, le Chemin me mènera où il veut bien me mener. Ça, je le crois et ça m'enchante.
Les lumières s'éteignent, les pèlerins se couchent tôt. Qui sait, je rencontrerai peut-être un autre ordinateur et pourrai te donner d'autres nouvelles!
Carolle Bertrand est une artiste multidisciplinaire native d'Aylmer
Carolle.Bertrand@gmail.com
21 juin 2017
Nouvelles du Camino
Carolle Bertrand
Dans ma dernière chronique, qui remonte au 10 mai dernier, alors que ça faisait 7 jours que je marchais sur le Chemin de Compostelle, je mentionnais que j’allais donner d’autres nouvelles si je rencontrais un autre ordinateur. Or, ce n’est qu’au jour 30 que je me suis retrouvée dans un albergue (genre d’auberge de jeunesse pour pèlerins de tout âge) dans lequel il y avait un ordinateur qu’on pouvait utiliser. Un dimanche soir, 21 h, c’est mon tour à l’ordi. J’écris une chronique que je compte réviser et envoyer à l’éditrice le lendemain matin avant de quitter le refuge.
Je dors comme une roche sur le Camino, même dans les lits superposés des grands dortoirs. Eh bien, lundi matin, je me réveille en sursaut à 7 h 45 et il n’y a plus un chat dans la place. Je n’avais rien entendu, même pas le monsieur au-dessus de moi quand il est descendu du lit bruyant. Trop tard pour récupérer ma chronique dans l’ordi et l’envoyer, il fallait être sorti de l’albergue à 8 h. Je n’ai pas croisé d’autre ordinateur public, me voilà donc rendue à Aylmer et je résume ce que j’avais alors écrit :
Jour 30 sur le Chemin de Compostelle
Je suis rendue à Sarria, soit à environ 113 km de Santiago. Les ordinateurs publics sont rares sur le Camino qui passe par des petits villages qui comptent souvent beaucoup plus de vaches que de résidents. Chose amusante, souvent les vaches se promènent dans les ruelles tout comme les chiens ou les coqs.
On a beau avoir lu sur le sujet avant d’entreprendre le chemin, on ne peut pas savoir ni comprendre à moins de le vivre. De toute ma vie, c’est ce que j’ai fait de plus difficile. Tous ceux et celles, surtout celles, à qui j’en parle, peu importe leur âge ou leur nationalité, me disent la même chose. L’autre jour – ou était-ce l’autre semaine, je ne sais plus – après plus de 20 km sous le soleil (37 degrés!), j’arrive dans la cour d’un albergue et un gars était debout là, pieds nus et évidemment déjà douché. Il me regarde et me dit en anglais : « I know, it’s hard, very hard… ». J’ai fait un signe de tête sans plus et me suis rendue de peine et de misère à la réception espérant qu’il restait une place pour dormir. Fiou, j’ai un lit. Je n’ai toutefois pas dormi de la nuit à cause d’une infection importante à un orteil. Transport d’urgence vers une clinique quelques villages plus loin le lendemain matin.
J’avais pourtant mon plan B avant de partir. Si quelque chose arrive et que je ne peux plus marcher, j’achèterai un billet de train et j’irai visiter l’Europe. Mais non, une fois entrepris, le Camino a comme une « patte » sur toi. Son emprise est très forte. Ultreïa, ultreïa (plus loin, au-delà, allons)! Au fait, ça m’émeut beaucoup. Donc, antibiotiques pour l’infection et le lendemain je repartais. Je me disais que je n’avais jamais vécu rien de pareil. Mais, à bien y penser, c’est ce que j’ai fait toute ma vie… Ultreïa, ultreïa, peu importe les embuches, malgré les douleurs et les épreuves de la vie, j’ai continué d’avancer, de marcher sur le camino de cette vie dans laquelle j’ai été déposée.
Dans un texto Messenger, j’écrivais à une amie que c’était comme « remarcher ma vie ». Drôle d’affaire, le correcteur automatique de mon nouveau téléphone intelligent a changé remarcher pour démarcher lors de l’envoi. L’amie me répond : « démarcher? ». Je réponds « non, remarcher » et le correcteur s’active à nouveau. Alors voilà, je me suis dit que je démarchais donc ma vie. C’est sûrement un signe (!). On devient un peu dingue sur le Camino. Il y a des « signes » qu’on ne peut s’empêcher de voir ou de reconnaître ou encore de s’inventer.
Depuis Pamplona (600 km d’ici), il y a des coquelicots au bord du chemin qui ne cessent de me chuchoter « Je me souviens », comme un mantra. Ils sont toujours là. Un autre signe. Je me souviens de quoi, bâzouelle? Conclusion de pèlerine quasiment en transe : « Si je démarche ma vie, je me souviendrai donc de qui j’étais avant de l’entreprendre. Super! » J’te l’dis, on devient un peu dingue sur le Camino. Ça fait rire et ça fait pleurer.
Aujourd’hui, j’ai marché 20 km, d’abord dans le brouillard (ou était-ce dans les nuages?), en suite en plein soleil pour finir dans un gros orage avec pluie, vent, tonnerre et éclairs. J’ai chanté presque tout le long, jonglé à la majorette avec mes bâtons de marche et j’en passe. Un état de bonheur et de plénitude comme j’en avais rarement vécu. Ça valait la peine de poursuivre.
Je te reviens bientôt avec d’autres nouvelles en retard.
Carolle Bertrand est native d’Aylmer – chanteuse/musicienne, artiste visuelle, chroniqueuse. Pour en savoir plus et pour lire les chroniques précédentes, visitez son espace sur le Web http://carollebertrand.canalblog.com
Carolle.Bertrand@gmail.com
2 août 2017
Nouvelles du Camino… les pèlerins
Carolle Bertrand
À la demande populaire, je poursuis… avec mes nouvelles en retard (!) de mon périple du printemps 2017 sur le Camino francés. Je me disais qu’il y avait quand même une limite avec des nouvelles en retard dans un hebdomadaire. Mais finalement, des histoires du Chemin de Compostelle se racontent en tout temps. Plusieurs rêvent de l’entreprendre, certains en sont curieux, d’autres s’y préparent et ceux qui l’ont déjà parcouru ne se lassent pas d’en parler.
N’ayant pas pris de notes en route, je ne pensais pas en avoir autant à écrire. Au fait ce fut probablement bon de ne pas avoir pris de notes puisque je serais peut-être prise avec « aujourd’hui, réveil à 7 h, banane et yogourt, partie à 8 h, salué un tel qui partait après moi, transporté trop d’eau, il a plu, arrêtée après 8 km à Molinesaca et mangé une tortilla, passée deux fois à la toilette pour m’assurer d’avoir la vessie complètement vide avant de reprendre la route… platement zetcétéra. » Bon, j’exagère un peu.
Aujourd’hui, mon cœur a envie parler des pèlerins.
« Buen Camino »
C’est la tradition, on se croise sur le sentier et on se dit « buen camino » (bonne route, bon chemin). En partant de Saint-Jean-Pied-de-Port, point de départ pour plusieurs, les « buen camino » sont pleins d’enthousiasme, d’énergie, de grands sourires. On se tourne la tête pour répondre, c’est trippant. On est pas mal tous dans un état de fébrilité et d’émerveillement devant cette aventure inouïe qu’on entreprend, certains seuls, d’autres en petits groupes. Ça m’a beaucoup fait rire toutefois de me rendre compte qu’à mesure que les jours passaient, les « buen camino » devenaient de plus en plus faibles. On ne se tourne plus la tête, juste les yeux, pour répondre, mais on offre quand même un « buen camino ». Au bout de quelques semaines, on commence même à entendre quelques faibles « holà » On commence à être fatigués, mais on se salut quand même.
Toutefois, en fin de journée, après avoir trouvé où loger, déposer son sac et pris une douche, on a un regain d’énergie. C’est alors assez joyeux sur les terrasses remplies de pèlerins, on raconte les anecdotes du jour, on se donne des nouvelles d’un ou l’autre qu’on a croisé pendant la journée, on déconne. Rencontres et convivialités internationales précieuses. On y retrouve des gens qu’on n’a pas vus depuis quelques jours, qu’on croyait peut-être « finito ». Parfois on a l’agréable surprise d’entendre parler Québécois à la table d’à côté. On découvre des gens extraordinaires, parce que juste ordinaires, à leur naturel. Ça, c’est rare.
Élaine, Tina, Mario, Jean-François, Benny, Joeri, Suzanne, Kerry-Ann, Dom, Jess, Rachel, Paul, Ariana, José, le Polonais, les deux filles de Jérusalem et tant d’autres.
Sur le chemin, j’ai rencontré plein de bon et beau monde qui m’ont marqué beaucoup plus que je n’aurais voulu le croire au départ. Pas besoin de forcer la chose, une camaraderie s’installe sans même devoir se parler. Il y a le Polonais, je le cherche toujours. Je ne me souviens pas de son nom, il y avait tant de noms. Je l’ai croisé et recroisé pendant quelques semaines. On échangeait quelques mots, quelques rires, quelques essoufflements. Un jour, ça faisait plusieurs heures que je marchais seule dans une forêt sans croiser qui que ce soit et tout à coup, surprise, le Polonais est là, juché sur une grosse roche. Gros sourire, il m’offre immédiatement un morceau de saucisson et de baguette, juste comme ça.
Je prends quelques bouchées, « buen camino » et je repars. Ça me chicotte, la dernière fois que je l’ai croisé, imagine, je suis repartie en faisant des folies, en chantant « Hit the road Jack, and don’t you come back no more… ». Mé vieux, je ne l’ai plus jamais revu! Hum… p’tite peine.
Où est passé Mario? Un grand gars sympathique, qui marchait pas mal vite, sans problèmes physiques, il l’avait l’affaire. J’ai retenu qu’il n’avait pas les chevilles raides, il bondissait joyeusement en marchant. Ça m’a bien servi de l’imiter.
Un jour, alors que je n’avais rencontré personne depuis un bon bout, je me suis retrouvée mal prise dans un mauvais passage. Précipice (et j’ai le vertige!), marches douteuses pour monter, j’étais comme coincée, rendue à genoux pour essayer de grimper. Tout à coup j’entends (en anglais), « Attends-moi, j’arrive, attends-moi, je vais t’aider! ». Une fille inconnue arrivait à mon secours. Une Hollandaise. On a marché ensemble pour un bout. Je ne l’ai pas revue.
À l’approche de la Cruz de Ferro (croix de ferre), les deux filles de Jérusalem… Ben là, il va falloir que je te raconte ça la semaine prochaine, j’en ai trop à dire.
Carolle Bertrand est native d’Aylmer – chanteuse/musicienne, artiste visuelle, chroniqueuse. Pour en savoir plus et pour lire les chroniques précédentes, visitez son espace sur le Web http://carollebertrand.canalblog.com. Courriel : Carolle.Bertrand@gmail.com
9 août 2017
Des pèlerins sur le Camino
Carolle Bertrand
Que d’émotions quand je pense à toutes ces rencontres au fil des kilomètres. La semaine dernière j’avais entrepris d’écrire sur les pèlerins. Je relis la chronique dans le but de poursuivre et j’ai la chair de poule. Remplie de gratitude. Honnêtement, je les trouvais un peu fatigant les ex-caminotiens qui parlaient de ces rencontres... Là, je les comprends. Des rencontres précieuses.
Je disais donc (dans la dernière chronique), « À l’approche de la Cruz de Ferro, les deux filles de Jérusalem. » Cette croix de ferre se situe à 1 500 mètres d’altitude (après environ 570 km de marche), soit le plus haut point sur le Camino francés. Il y a plusieurs théories et légendes entourant son symbolisme, mais chose certaine, depuis le 11e siècle, la Cruz de Ferro est un jalon important du Camino. La tradition veut que les pèlerins transportent avec eux, depuis le début du chemin, une pierre qui représente un « poids » qu’ils traînent avec eux dans la vie. Ils déposent la pierre au pied de la croix et s’en libèrent.
En tout cas, je marchais seule et j’aperçois au loin la fameuse croix. J’avais imaginé ce moment, le recueillement, etc. comme dans le film « The Way ». Là, j’y suis presque et un flux d’émotions m’envahit. J’enlève mon sac pour y pêcher ma mosusse de pierre, j’essaie de remettre mon sac, j’ai d’la misère et j’éclate en sanglots. Arrive à mes côtés une fille qui m’aide à remettre mon sac et à l’attacher en gardant une main bienveillante sur mon épaule. Arrive une deuxième fille (femme) qui me regarde un instant, se met à pleurer et me dit dans un anglais boîteux « Je comprends tout ». Les deux filles de Jérusalem. On se rend ensemble à la Cruz. L’une d’elles offre de me prendre en photo avec mon cellulaire. Au pied de la croix, il y a une montagne de pierres – des pierres ordinaires, d’autres décorées, des messages, etc. J’entreprends de grimper le monticule de pierres pour la photo. La fille me crie « non, non, ne marche pas sur les problèmes des autres! » Bâzouelle, en un saut pis un pet j’ai déguerpi de là, essuyé mes semelles et me suis placée à la base pour la photo. Alors que je m’étais imaginé déposer solonellement la pierre, elle me dit « Allez, lance-la, débarrasse-toi de ça! ». Moment de bonheur.
J’ai marché le reste de la journée avec les deux filles de Jérusalem. Malgré la barrière de la langue, on s’est bien débrouillées pour communiquer l’essentiel. Elles passent deux semaines par année sur le chemin, lentement, en appréciant chaque pas, chaque rencontre. Elles ne marchent pas comme les autres. En route, elles m’ont demandé de leur chanter quelque chose en français. « Mille après mille… », la chanson de mon camino s’est imposée. Elles ont chanté le refrain avec moi à répétition, ont enregistré la chanson sur leur cellulaire. Elles comptaient la répandre dans leur coin.
L’une d’elles a un fils qui chante dans les rues… il allait la chanter dans les rues de Jérusalem. « Un jour quand mes voyages auront pris fin, et qu’au fond de moi j’aurai trouvé, cette paix… ». Chair de poule, larmes de joie.
Sur le camino, les nouvelles circulent, c’est capotant. Tu apprends ce qui s’est passé hier à 200 km en avant ou en arrière. Or, j’avais entendu parler d’une femme qui était tombée face première dans une descente, l’ambulance était venue la chercher. Ben, deux jours plus tard, en pause sur un muret, je l’ai vue passer, je ne pouvais pas me tromper. Je lui ai dit « Oh lala, c’est toi! Comment vas-tu?» On a échangé un moment. Son visage était complètement meurtri, enflé, bleu-rouge vin, un œil fermé. Elle était partie de Burgos, chute au jour 1. Elle avait décidé de poursuivre. Je l’ai revue quelques fois au cours des jours suivants et après non. Plusieurs semaines plus tard, alors que j’assistais à la messe à la cathédrale de Santiago avec le botafumerio (géant!) qui se balançait au-dessus de nos têtes, je l’ai aperçue. Elle était là. Ça avait tout guéri. Je l’ai reconnue par ses cheveux et son regard. Elle s’était rendue à destination! Chair de poule, larmes d’empathie.
Paul, un américain de 79 ans, voulait se prouver qu’il pouvait réaliser un tel périple. J’ai marché avec Paul le jour 2. On a eu des conversations super intéressantes. Il avait réservé ses premières nuits dans les auberges. Arrivés à Espinal, où il avait une réservation, il s’arrête et cherche désespérément son papier. Moi, j’avance, je l’attends plus loin. Il cherche toujours. J’ai envie et ça presse. Je finis par trouver une toilette. J’en ressors et Paul est disparu. Je ne l’ai plus revu. J’espère qu’il a pu se rendre au bout de son rêve, je pense à lui souvent.
Carolle Bertrand est native d’Aylmer – chanteuse/musicienne, artiste visuelle, chroniqueuse. Pour en savoir plus et pour lire les chroniques précédentes, visitez son espace sur le Web http://carollebertrand.canalblog.com. Courriel : Carolle.Bertrand@gmail.com
16 août 2017
Il arrive quoi après le Camino?
Carolle Bertrand
Lâcher sa job, changer de nom, divorcer, se marier, faire un ‘coming out’, tout vendre, méditer à cœur de jour ou être dans un état de zennitude permanente…Compostelle, le Chemin.
Avant d’entreprendre cette aventure, j’avais entendu toutes sortes d’histoires, souvent de gens qui connaissaient quelqu’un qui connaissait quelqu’un qui en était revenu complètement transformé, plus du tout comme avant – changement de vie, changement de nom, etc. Depuis mon retour, on me pose des questions : As-tu changé? Qu’est-ce que ça t’a apporté? As-tu vécu un moment d’illumination? Le referais-tu? Plein de questions et je comprends. Ce Chemin de Compostelle est intriguant. De plus en plus de gens le parcourent, 800 km pour plusieurs, encore plus pour d’autres. Qu’y trouvent-ils? Y a-t-il là réponse à un certain mal être ou à une certaine quête qui habite la majorité d’entre nous? Je vois cette interrogation dans les yeux de ceux qui osent la laisser paraître. Le monde à son plus beau. Le monde qui ne sait pas, le monde qui se pose des questions, le monde qui cherche, le monde qui s’intéresse aux découvertes de l’autre…
À chacun son chemin. Éric, propriétaire de l’auberge Le chemin de l’étoile à Saint-Jean-Pied-de-Port, est très théâtral. Après le repas du soir, Éric se lève et prend parole. Conseils, anecdotes, météo du lendemain, rappel de prudence et surtout : « C’est VOTRE chemin, vous comprenez, VOTRE chemin et celui de personne d’autre. Vous le faites comme VOUS le voulez, comme VOUS le sentez. » Et il poursuit ainsi comme s’il était sur une grande scène. On se regarde les uns et les autres, on sourit, on se fait des grands yeux, on se demande ce qui nous attend, on ne dit rien. Puis on éclate de rire.
En chemin, je vais réfléchir à ci ou à ça… c’est ce que plusieurs s’étaient dits, moi aussi. Bien sûr, on s’imagine qu’on aura le temps, enfin, de réfléchir. Beaucoup de temps. C’est en partie vrai. Toutefois, la réflexion prévue concernait le passé ou le futur. Or dès le jour 1, il n’y a pas de passé, ni de futur, il n’y a que le maintenant. Fébrilité. Sac à dos bien ajusté. Passeport et cartes de crédit bien rangés. Les Pyrénées devant soi. Go!
Après on est dans l’épreuve physique, on ne réfléchit pas à ce qu’on devrait faire dans la vie, à comment régler tel problème ou telle situation. On est, malgré soi, dans le moment présent : surveiller son pas pour ne pas trébucher, boire de l’eau, trouver une baguette et un morceau de saucisson, avancer jusqu’à un refuge, laver ses quelques vêtements, figurer comment fonctionne la douche, inspecter ses pieds… Souper, dormir et demain ça recommence.
Au bout de 3 ou 4 semaines on se dit : « Hum, à quoi je voulais réfléchir donc? » Pour ma part, je ne m’en souvenais plus trop, c’était flou et ça n’avais plus d’importance. Je découvrais le « maintenant », rien avant, rien après. Tout ce que la vie demande de nous c’est d’accepter de respirer, d’avancer peu importe la direction et d’être ouvert à ce qui se présente, mais de respirer. Dans la vie de tous les jours, on ne respire pas vraiment. Peur de mourir, on retient notre souffle. Sur le Camino, ce n’est pas la « vie de tous les jours », disons. On respire par la force des choses. Ça donne un aperçu, toutefois, de ce que pourrait être une autre vie de tous les jours. Ça présente des possibles qu’on pensait peut-être impossibles.
En parler à son retour? Pas sure. Les commentaires passent vite à « Là, il ne faut pas être impulsive, il faut être raisonnable, il ne faut pas tout balancer, donne-toi du temps (du temps? Bâzouelle, comme si toute une vie n’avait pas été assez de temps!)… »
Au fait, ce que disait Éric (le savait-il?) : « C’est VOTRE vie, vous comprenez, VOTRE vie et celle de personne d’autre. Vous la vivez comme VOUS le voulez, comme VOUS la sentez. »
Je reviens comment, alors? Changée? Oui et non. Au fil des kilomètres se sont installées des confirmations. C’est au fil des jours post-Camino qu’elles s’imposent. J’écris cette chronique alors que je suis au pays des baleines sans internet. Je ne peux donc pas vérifier l’histoire exacte de l’Alchimiste (de Paulo Cohelo) qui me vient à l’esprit. Il cherchait sa légende personnelle; il me semble qu’il a fini par payer tout ce qu’il avait pour obtenir des réponses qu’il connaissait déjà.
Carolle Bertrand est native d’Aylmer – chanteuse/musicienne, artiste visuelle, chroniqueuse. Pour en savoir plus et pour lire les chroniques précédentes, visitez son espace sur le Web http://carollebertrand.canalblog.com.
Courriel : Carolle.Bertrand@gmail.com
Chroniques 2016
30 mars 2016
Pas le temps… de tout faire
Carolle Bertrand
Je prenais une marche sur la Principale il y a quelques semaines alors qu’une foule s’y trouvait pour se sucrer le bec. Ô surprise, j’ai même pu entendre ici et là de la musique en français. Ça, à Aylmer, c’est rare. Poursuivant ma route, podomètre sur la hanche, objectif 10 000 pas, je me suis mise à fredonner la chanson de Fugain « Je n’aurai pas le temps ». Tu la connais? « … même en 100 ans, je n’aurai pas le temps, de tout faire. » Alors, me dis-je, pourquoi garder pour soi de bonnes idées qu’on n’aura pas le temps de réaliser. J’en avais quelques-unes pour Aylmer.
Bateau-taxi
Il y a environ deux ans, j’apprenais qu’un bon nombre de fonctionnaires et de militaires qui travaillent aux alentours du centre-ville d’Ottawa allaient être relocalisés dans l’ouest de la ville, à l’ancien complexe Nortel. Bon nombre d’entre eux habitent du côté québécois de la rivière et plusieurs ne sont pas très enchantés à l’idée de devoir se rendre à l’autre bout du monde pour aller travailler. Assise à la marina d’Aylmer un dimanche après-midi, je me suis rendue compte que je voyais le complexe en question, juste devant moi, de l’autre côté de la rivière. Le calculateur de distance Google m’indique qu’il n’est qu’à 4 km de la marina d’Aylmer.
C’est à ce moment que l’idée m’est venue… un bateau-taxi! C’est ce qu’il nous faut. Au lieu de prendre sa voiture direction est, attendre indéfiniment pour traverser le pont Champlain pour ensuite prendre la direction ouest (plus de vingt kilomètres au total) ou encore se taper le transport en commun (j’imagine le parcours : Aylmer-Hull-Ottawa, attente, transfert et hop vers l’ouest!), ne serait-ce pas merveilleux de tout simplement emprunter cette belle rivière et arriver à destination en quelques minutes. Hum… j’aime l’idée, un bateau-taxi, genre zodiac couvert. Je me vois même à ses commandes.
J’imagine les sourires des passagers qui arriveraient plus dispos au boulot après cette belle traversée sous le soleil du matin. On pourrait même avoir un mini Tim sur le quai d’embarquement avec café et petit déjeuner. Ce pourrait aussi être un bateau-taxi écologique à moteur électrique non polluant. On pourrait peut-être même obtenir une subvention pour ce transport en commun novateur, plutôt vert et à point pour l’ouest de Gatineau – on sait que pont, Rapibus ou train léger ne sont pas pour demain! Paraît-il même qu’il existe des espèces de zodiacs (ou bateaux) qui sont du genre « aéro-propulsé », pas certaine du nom mais ils peuvent avancer sur la glace donc parfait pour l’hiver. Un tel service favoriserait aussi le tourisme dans le Vieux-Aylmer. L’idée m’emballe.
Bien sûr, on ne réalise pas un projet du genre sans y mettre du temps, beaucoup de temps – recherches, permis, assurances, frontières, financement, etc. Mais, ça s’peut… Je gardais l’idée pour moi, mais comme je n’aurai pas le temps… je la lance comme ça, quelqu’un d’autre l’attrapera peut-être. Je serais disponible pour siéger au sein du C.A. ou comme pilote.
« Slide the City »
Décidément, c’est aujourd’hui que je partage mes bonnes idées. Faire venir « Slide the City » à Aylmer. Notre rue Principale, qui descend droit vers la rivière, serait parfaite pour cette activité familiale. C’est une longue glissade d’eau à deux couloirs qu’on installe sur la rue; tout est fourni – tubes pour glisser, billetterie en ligne, publicité, etc. Un tel événement a eu lieu à Montréal l’an dernier; des gens sont venus de partout pour vivre l’expérience. Montréal reprendra l’activité cet été, Québec aussi. Pourquoi ne pas être les premiers en Outaouais? Ottawa ne peut se le permettre en ce moment avec tous ses travaux de train léger. Les retombées économiques possibles pourraient être importantes, incluant faire connaître le Vieux-Aylmer et tous les commerces de notre rue Principale. Vraiment là, ça c’est une super bonne idée! Je leur ai écrit pour en savoir plus sur le comment faire. Va voir ça sur internet et toi aussi tu seras emballé!
Musique sur la Principale
La dernière bonne idée que je partage aujourd’hui est celle d’avoir de la musique sur la Principale. On aurait probablement encore plus envie d’entrer et de sortir des différentes boutiques, de prendre son temps, de s’asseoir sur un banc avec son café et jaser avec le voisin, de découvrir ainsi le Vieux-Aylmer. Tu me vois venir, hein? Oui, avec musique en français aussi! Tous pourraient du coup se rendre compte qu’Aylmer, c’est bilingue. Ce serait aussi un moyen de mettre en valeur (et en «respect») la culture francophone et les touristes seraient d’autant plus charmés par notre joyau.
Alors voilà! J’avais aussi l’idée de vendre mes idées, mais je manque de temps…
Carolle Bertrand est native d’Aylmer – chanteuse/musicienne, artiste visuelle, chroniqueuse. Pour en savoir plus et
pour lire les chroniques précédentes, visitez son espace sur le Web carollebertrand.canalblog.com.
Courriel : Carolle.Bertrand@gmail.com
25 mai 2016
Dis-moi petit pot de vin…
Didier Périès
Avec les « Panama papers », on nous parle en fait de notre rapport à l’argent, de ce que je pourrais appeler l’éthique financière. Formule ô combien contradictoire dans notre société, ironique même, si l’on considère notre soif insatiable d’argent, qui s’illustre à la perfection dans l’exemple qui suit.
Ainsi, goutons le plaisir de voir le premier sommet international anticorruption de l’histoire se dérouler dans la capitale de l’évasion fiscale. En effet, il n’est un secret pour personne que Londres, en Angleterre, est le centre financier accueillant la majorité des dépôts en échange offshore et le tiers des paradis fiscaux au monde. La moitié des entreprises citées dans les « Panama papers » sont inscrites dans des territoires britanniques d’outre-mer! Le symbole est donc puissant, la réalité, un peu moins : parmi les 300 économistes de la trentaine de pays représentés, très peu venaient des pays qui sont des paradis fiscaux sous l’influence du Royaume-Uni. Comme le note le chroniqueur du Devoir, Gérard Bérubé, c’est « la culture de la corruption [qui] encourage l’évasion fiscale ». L’Angleterre, un champion de la morale sans filet social, avec des salaires minimaux dignes d’un pays en développement, où l’éducation publique est en faillite, le réseau de la santé anémique, tout cela après 30 ans de néo-libéralisme jamais remis en cause. Il est vrai que le chômage est presque résiduel (5,6 %). Pas vraiment impressionnant. Notez qu’il est cohérent alors de laisser les individus placer leur argent là où ils le désirent, en toute liberté. Pourquoi l’état régulerait-il les flux financiers, alors qu’il déserte le terrain de l’éducation, de la santé ou de la culture?
Et puis pourquoi s’énerver et se choquer encore devant les chiffres inconcevables de l’évasion fiscale? À Londres toujours, la moitié des résidences des quartiers riches sont en fait la propriété de sociétés-écrans inscrites dans des paradis fiscaux, dont le but, faut-il le rappeler, est de permettre à leurs détenteurs non seulement de ne pas payer d’impôts, mais également de (je cherche mes mots économiquement corrects) rentabiliser leur investissement. Et on ne comprend pas l’inflation des prix du logement à Londres! Mais il ne faut surtout pas taxer les entreprises, clame la City, sinon elles n’embaucheront plus… Comme si l’objectif des compagnies (surtout les plus grandes) était de fournir de l’emploi! La recherche de profits peut-être? Les Anglais sont les champions de l’austérité (oui, la même que celle de nos libéraux à nous) sans croissance.
En parlant de chiffres obscènes, en voilà un autre : 2000 milliards $ par an, l’équivalent de la richesse produite par le Canada en un an, 2 % de l’économie mondiale! Selon le Fonds monétaire international (pas un groupe d’idéalistes de gauche altermondialistes), c’est ce qui est versé dans les systèmes publics en pots-de-vin chaque année dans le monde. Vous me direz « c’est pas chez nous », quoiqu’après la Commission Charbonneau, ce n’est pas sûr… Le problème avec la corruption? Ses couts indirects sont grands : confiance dans l’état en chute, faible croissance, plus grande inégalité de revenus, mauvais exemple… Et surtout, pour vous les convaincus que l’économie doit primer dans nos préoccupations et nos politiques : la corruption (l’enveloppe brune, le dessous de table, le rabais sur le prix du service moyennant un paiement comptant) constitue un manque à gagner monumental pour les états, autant d’argent qui ne sera pas redistribué dans le système scolaire, de santé ou social. Oui, mais c’est de l’argent qui reste dans mes poches, me rétorquerez-vous, lorsque je paye cash le plombier ou l’entrepreneur. Pas faux, mais également peu éthique, non?
6 juillet 2016
Chelsea plutôt que la Chine? Wakefield plutôt que Paris? (une plaisanterie?)
Sam C. Lab
Pst… les piqués des voyages… peut-on vous poser une question innocente? Comme la valeur du huard est si faible et que des terroristes bizarres éclatent ici et là dans des destinations touristiques à l’étranger, ne serait-il pas futé de… prendre ses vacances plus près de chez vous cet été?
Et découvrir de nouvelles merveilles locales?
Vous avez répondu « Oui », n’est-ce pas? Alors, allons-y avec un itinéraire d’une journée de découvertes.
Faites d’abord votre sac : appareil photo, maillot de bain, bâtons de golf, canne à pêche, carnet de notes… ou tout autre objet qui vous inspire. Et puis, apportez aussi une cruche ou une grosse bouteille vide (plus loin, je vous dirai pourquoi).
Partez tôt le matin. Ne mangez rien avant de partir. N’apportez que votre appétit et votre sens de l’aventure.
Rendez-vous à Chelsea, au Centre des visiteurs du parc de la Gatineau. Vous en ressortirez avez plein de cartes et de brochures, vous indiquant toute la variété et la vitalité que la région a à vous offrir.
Vous pourriez, comme je l’ai fait, prendre le café chez Le Biscotti, un café rustique chaleureux (ou à tout autre resto de votre choix) tout en parcourant les informations touristiques dont vous avez les mains pleines.
Humm… le lac Meech est tout près, pourquoi ne pas aller s’y saucer rapidement? Ou encore vous balader ici, dans le secteur des boutiques – Delilah (boutique de vêtements pour dames), Le Cigale (roi de la crème glacée), et les autres.
Vous pourriez aussi vous arrêter chez Les Saisons Café comme moi et vous laisser inspirer par un couple d’aînés qui arrivaient d’Island Park Drive à Ottawa à vélo; une fois leur dose de caféine/sucre prise, ils comptaient pédaler jusqu’au belvédère Champlain dans le parc de la Gatineau pour ensuite retourner à Ottawa. Wow!
Ou encore, votre curiosité pourrait être piquée par les Mardis en musique qui présentent différents groupes musicaux – Le groupe Stone Age Man de Wakefield, une amusante et intense musique, sera au parc de Farm Point à Chelsea, le mardi 19 juillet de 18 h à 20 h.
Ah, les jambes vous fourmillent et vous voulez bouger? Wakefield vous appelle. Il s’avère qu’on est samedi, jour du Marché Wakefield, un p’tit bout de chemin qui en vaut la peine!
Ce marché est facile à repérer puisqu’il se trouve sur la rue principale de Wakefield, la rue Riverside. Le Marché Wakefield est légendaire – par ses couleurs et ses gens, il rappelle un style de vie du temps de l’impressionnisme français. Vous serez charmés par les kiosques des producteurs locaux, des artisans et des cuisiniers champêtres qui offrent une foire de production locale.
Les odeurs de parfums de fleurs et de pâtisseries vous envahiront. Vos oreilles danseront au son de la guitare et de la voix du troubadour Phil Jenkins.
Vous vous achetez quelque chose de bon à manger – un scone, des biscuits, une pâtisserie aux pommes. Vous ne pouvez vous empêcher de sourire. Peu importe la plaisanterie que vous racontez au passant, il vous répondra par un sourire convivial. Comme c’est bon!
Quand la faim vous tiraille sérieusement, vos papilles gustatives vous amènent à marcher le long des rails du chemin de fer longeant la rivière tout en dégustant un bon quelque chose à manger. Miam.
En passant devant le Black Sheep et le Café Hibou, vous remarquez les terrasses bondées qui bourdonnent de conversations. Voilà que des amis vous font signe de la main et vous invitent à les rejoindre. Vous acceptez et en un rien de temps les autoportraits se retrouvent sur FACEBOOK!
Vous quittez vos amis et reprenez votre balade. Alors que vous traversez le pont, un homme d’un certain âge s’y est installé pour pêcher. « Est-ce que ça mord? », vous lui demandez. « Non », répond-il, « mais ça n’a pas d’importance, il fallait que je sorte de la maison. »
Vous lui faites un petit signe de compréhension. Oui, parfois, il faut juste sortir de la maison.
Vous pourriez peut-être aller à la pêche… ou encore faire du canoë comme ces gens sur la rivière…
Mais non, vous décidez plutôt d’aller rendre visite à un ami qui habite près d’Edelweiss – ski et golf. La route est tellement agréable le long du chemin Edelweiss, les collines ondulées nous rappellent l’Irlande.
Votre ami, comme vous, a la fièvre de l’aventure et vous suggère une baignade au lac McGregor à Val-des-Monts (alias Perkins). Vous prenez ensuite la direction de Mont Ste-Marie pour y explorer les sentiers pédestres et en apprendre davantage sur l’événement Festi-Vélo qui s’y tiendra à la fin du mois de juillet.
Sur le chemin du retour, vos amis remarquent votre cruche vide et vous demandent pourquoi vous l’aviez apportée.
« Oh, j’ai oublié de la remplir avec l’eau de source sur le bord du chemin à Wakefield », vous répondez.
« Ce qui veut dire que vous devez retourner à Wakefield », répondent-ils avec un sourire.
« C’est vrai », répondez-vous sourire aux lèvres, « Toutes les routes mènent à Wakefield. »
Un bel été à vous!
(Trad.: CB)
20 juillet 2016
Le Vieux-Aylmer bouillonne de délices et de surprises!
Sam C. Lab
Vous entendez une vague de ricanements et les suivez pour retrouver la source – un groupe d’adolescentes qui sont dans la joie de vivre dans le gazebo du parc de l’Imagier. C’est contagieux et vous ne pouvez vous empêcher de demander aux jeunes femmes ce qui les rend si joyeuses.
« Oh, nous sommes un groupe d’amis en pique-nique », ricanent-elles devant un festin de gâteaux et autres gâteries. Heureux hasard! La saison estivale et la vie à Aylmer n’est pas compliquée.
Ici, dans le secteur de la Marina du Vieux-Aylmer, le vent léger rafraîchit; vous contemplez les voiliers qui dansent sur la rivière tout en bifurquant au Musée de l’auberge Symmes où Nada Amri vous accueille à l’entrée.
Son enthousiasme éveille le touriste en vous et vous voilà fasciné par l’histoire impressionnante d’Aylmer. Vous êtes renversé par le passé d’Aylmer et ses artefacts : l’imposant « Piano Prentiss », les raquettes artisanales et le vieux bonhomme sur battant. (Sans aucun doute, il va se réveiller et parler!)
Sur deux étages, le musée présente des personnalités historiques plein les murs et une touche d’écrans numériques qui affichent des images instantanées. Et puis, vous remarquez une annonce à propos d’un tour guidé du Carré patrimonial…
Votre curiosité est piquée, vous montez la rue Principale. D’abord, son charme est subtile avec ses lampadaires avec la marque « Carré patrimonial » et leurs deux jardinières débordant de fleurs.
Lentement mais sûrement, la personnalité particulière du Vieux-Aylmer se fait sentir – les couleurs et un style de « je ne sais quoi » qu’affichent les décors uniques des maisons des habitants et des boutiques.
Au fur et à mesure que vous avancez, vous découvrez le panorama artistique de cette rue. Ici, même les professions traditionnelles ne peuvent s’empêcher de démontrer leur côté artistique.
Chez Gâteau Néo, les petits gâteaux flamboyants vous séduiront alors que chez Béatrice et Chocolats, les souliers à talons hauts comestibles vous enchanteront.
Vous remarquez les vélos transformés en art coloré, de toutes les formes et grandeurs, ici et là sur la Principale. Ils sont là, un peu partout, comme faisant partie intégrante du décor des commerçants ou encore tout simplement adossés à un arbre ou une véranda. Une exposition d’art moderne, juste comme ça, là.
Ils semblent dire « Je ne suis pas qu’un simple vélo mais un fier symbole à deux roues du Championnat canadien de vélo de route qui a eu lieu le 29 juin et qui a attiré des milliers de gens ici. On aurait dit Noël. »
Toutes ces découvertes ont été extraordinaires et vous êtes prêt pour une pause – peut-être un café, une bouchée ou une consommation. Avec du mexicain, du schezwan, saussices gourmets, des pains, fusion et tant d'autres options, le choix est alléchant. Le Matinal, un peu plus haut sur la Principal sert du vrai sirop d'érable et est ouvert pour le déjeuner, ainsi que pour leur excellent petit déjeuner. Il est si populaire qu’il y a une carte-client pour les habitués. Ne vous arrêtez pas trop longtemps! Reprenez votre souffle, il y a encore plus de trésors à découvrir dans le Vieux-Aylmer.
(Trad.: CB)
19 août 2016
En direct du pays des baleines
Août 2016 : des noires!
Carolle Bertrand
Tu l’attendais cette chronique « en direct », je le sais, des nouvelles de la Côte-Nord, c’est rafraîchissant en pleine canicule. J’ai un nouveau portable qui me permet plusieurs heures sans alimentation électrique. J’en profite donc pour écrire bien installée à la table de pique-nique sur mon site au Paradis Marin, 21 h 32. J’écris dans le noir du soir, un p’tit croissant de lune « kékpart » dans mon dos et des millions d’étoiles dans le ciel. J’écris dans un silence où seule la nature se fait entendre. Pas la nature de chez nous en Outaouais, la nature du bord du fleuve, Côte-Nord, Grandes Bergeronnes… vraiment, majestueuse. Le « spécial » de la semaine (ou de la décennie!), du presque jamais vu à cette hauteur dans le fleuve : deux baleines noires, aussi appelées baleines franches ou baleines de Biscaye.
Je te raconte : devant moi, dans l’obscurité, le fleuve, je l’entends respirer et je le respire. Je vois des lumières de l’autre côté, c’est Trois-Pistoles, plus à gauche, c’est le Bic. Pas de vent ni de brouillard ce soir, le fleuve est calme, une « mer d’huile », comme on dit. Autres lumières, celles-ci défilent lentement, c’est un navire de commerce qui se dirige vers Québec ou Montréal, j’imagine – aux commandes, un pilote du Saint-Laurent, ça c’est certain. Les navires étrangers de plus de 115 pieds ou canadiens de plus de 210 pieds, à partir exactement d’ici, doivent faire appel aux services d’un pilote du Saint-Laurent, ça nous fait comme un « p’tit v’lours », j’sais pas pourquoi mais c’est comme ça. Dans une vingtaine de minutes, on entendra fracasser sur le rocher les vagues qu’il aura générées. « Pouff », et « pouff » encore… souffles de petits rorquals. La bouffe leur semble bonne cette année, ils font des pirouettes d’alimentation à tous les jours, au grand bonheur de tous. Ici, tout l’monde est là pour les baleines.
Cette année est une « bonne année ». Dès mon arrivée, en 48 heures j’ai vu des p’tits rorquals, des marsouins, une baleine à bosse qui est restée là devant nous pendant des heures à montrer la queue aux 13 minutes, deux rorquals communs, puis une autre baleine à bosse qui est sortie de l’eau en surprise comme une fusée – droit dans les airs avec un de ces fracas quand elle s’est laissée retomber! C’était le veau de Fleuret, un baleineau d’un an et demi qui fait plein de pirouettes tout en explorant l’estuaire.
Wow! Deux étoiles filantes filant longtemps, d’un bord à l’autre du ciel. C’est la période des Perséïdes, le ciel fut en vedette la nuit du 11 au 12. En arrivant au Paradis Marin, la semaine dernière, à la barrière où je couche toujours dans mon auto le premier soir, c’est ce qui m’a frappée et que je semblais avoir oublié : le CIEL ÉTOILÉ de millions d’étoiles, une voie lactée qui porte bien son non. Mosusse! la ville, chez nous… on a des lumières partout, on voit une étoile par ci par là, la voie lactée, on oublie ça; il faut se protéger de tout, des voleurs, des « chépastropquoi » ou de « kuk chosebine » qui t’espionnent, il faut verrouiller nos portes (la porte de ma tente n’est pas verrouillée!). Moi, j’opterais pour qu’on coupe l’électricité 4 heures par semaine en ville. Imagine… le silence, pendant 4 heures… pas de bruit de frigo, pas de bruits de pompes de piscines, de spas, pas de bruits de climatiseurs (surtout ceux qui ne tournent pas rond!).
Qu’est-ce qui m’arrive? J’avais quitté le paradis… oh là là, c’est tellement facile de quitter l’instant présent et de se transporter à hier ou à demain ou à un autre jour qui n’existe même pas. Inspire, expire, je reviens, j’entends à nouveau « pouff, pouff, pouff et ptchou ptchou » (ça ce sont des phoques). Mais bon, tant qu’à être un peu entre les deux (instant présent et instant d’après), je me rappelle qu’il se fait tard et que je ne veux rien manquer du spectacle demain. Aujourd’hui, les baleines noires étaient à l’Île aux pommes, demain on les verra peut-être ici. Et si on est chanceux, on apercevra le groupe de bélugas qui semble avoir adopté un narval (surnommé « licorne de mer » qui vit normalement dans les eaux arctiques du Canada, du Groenland, de la Norvège et de la Russie). Ils se baladaient ensemble à Trois-Pistoles il y a quelques jours; le narval semble même avoir emprunté le comportement des bélugas.
Carolle Bertrand est native d’Aylmer – chanteuse/musicienne, artiste visuelle, chroniqueuse. Pour en savoir plus et pour lire les chroniques précédentes, visitez son espace sur le Web http://carollebertrand.canalblog.com. Carolle.Bertrand@gmail.com
7 septembre 2016
En direct du pays des baleines… la suite
Carolle Bertrand
Au fait, ce n’est pas tout à fait en direct puisque j’écris alors que je suis revenue à la maison depuis quelques jours. C’est toujours difficile de me décider à revenir. Comme je te le racontais dans la dernière chronique, il y a plus de baleines cette année dans le secteur des Escoumins et des Grandes Bergeronnes – enfin, plus que les dernières années mais toujours rien à comparer à il y a 20 ans.
Je mentionnais la visite surprenante de baleines noires qui en a fait parler plusieurs. Comme par un heureux hasard, l’émission La semaine verte (Radio-Canada) présentait le 27 août un reportage sur la baleine noire. On y expliquait justement les changements de trajectoires de cette baleine qui compte parmi les espèces menacées et du fait qu’elle commence à fréquenter le golfe du Saint-Laurent, du jamais vu. Jusqu’à récemment, c’est dans la baie de Fundy qu’elles passaient la saison estivale. On ne sait pas pourquoi, au juste, elles migrent ainsi. C’est peut-être à cause du déplacement du plancton. « Les baleines vont nous enseigner à quel point l’océan Atlantique Nord est en train de changer », conclut la chercheuse Moira Brown. On peut visionner l’émission sur ICI.Tou.tv.
Bon, assez sur la baleine noire. Imagine qu’on a aussi eu la visite d’une baleine à bec commune dans l’estuaire. Je ne l’ai pas vue personnellement, mais une amie naturaliste qui travaille depuis quinze ans comme guide d’excursions en zodiac dans le secteur m’a raconté son étonnement en voyant cette baleine qu’elle ne connaissait pas. Ils ont dû faire une recherche Google pour l’identifier!
J’ai passé trois semaines au pays des baleines, en camping, sur le Cap 1 du Paradis marin. Certains me demandent qu’est-ce que je fais là pendant trois semaines. C’est simple, j’observe les baleines et je dessine (tu peux voir quelques dessins sur mon blogue www.carollebertrand.canalblog.com). Jumelles toujours autour du cou et toute ouïe, des heures et des jours durant, j’attends la prochaine baleine et à chaque fois je suis émerveillée.
Un matin d’épais brouillard et de fleuve calme, je l’entends… c’est la bleue, c’est certain. On ne peut pas se tromper, le souffle de la baleine bleue s’entend à des kilomètres, un son qui rappelle celui d’un tuyau d’orgue. Je vais voir mon voisin de camping, M. DeRépandverre (voisin depuis plus de 10 ans!), pour lui dire que la BLEUE est là, quelque part devant nous. Et puis on l’entend souffler à nouveau. On capote. Le brouillard finit par se lever et on la voit, elle montre la queue lors de sa plongée. C’est Jawbraker! Ô surprise, plus au large, une autre bleue, puis une autre. On entend et on voit leur souffle (plus de 6 mètres de hauteur). C’est vraiment une « bonne année ». Finalement, j’ai su que sept bleues étaient arrivées dans le secteur devant le Paradis marin ce jour-là. Ça, c’est rare. Et elles y sont restées pendant plusieurs jours.
On l’appelle la « bleue », mais au fait c’est un rorqual bleu, le plus gros mammifère de la planète. Il peut mesurer jusqu’à 30 mètres et peser jusqu’à 190 tonnes (plus de 380 000 livres!). Sa langue? 4 tonnes! 8 000 livres! Son cœur? Gros comme une voiture, 500 kg! Inimaginable… quand on pense que le plus grand dinosaure n’aurait mesuré que 24 mètres et pesé que 36 tonnes.
Nouvelle de dernière heure – Alors que j’écris cette chronique, je reçois une nouvelle du pays des baleines : un zodiac est entré en collision avec une baleine au large des Grandes Bergeronnes. Le zodiac a été projeté 2 mètres dans les airs, le capitaine et un touriste ont été éjectés. Heureusement, un touriste à bord savait manœuvrer un engin du genre et les deux éjectés ont pu être repêchés sains et saufs. On ne connaît pas l’état de la baleine, on tente de la retrouver. Selon ma source au pays des baleines, il s’agirait d’une bleue!
Évidemment, j’ai fini par quitter le paradis, 695 km pour revenir à Aylmer. Difficile de partir, mais une fois sur le traversier de Tadoussac, tout à coup, j’ai hâte d’arriver chez moi. La route est stressante par bouts, il y en a toujours qui sont plus pressés que moi et il me semble que Charlevoix « montagne » plus que jamais. Je suis donc revenue dans ma p’tite case en ville, dans mon enclos où, comme mes voisins, j’essaie en vain de contrôler la nature… gazon, arbres, fleurs séchées, scarabées japonais, tomates qui ne « tomatent » pas fort, etc. J’pense qu’on ne l’a vraiment pas l’affaire!
Carolle Bertrand est native d’Aylmer – chanteuse/musicienne, artiste visuelle, chroniqueuse. Pour en savoir plus et pour lire les chroniques précédentes, visitez son espace sur le Web http://carollebertrand.canalblog.com. Courriel : Carolle.Bertrand@gmail.com
28 septembre 2016
Résultats visibles en 7 jours
Carolle Bertrand
Je ne suis pas la seule à s’être faite avoir… je vois un peu partout cette espèce de GROS GÂzon… soit-disant merveilleux, croissance 2x plus rapide et dense avec résultats visibles en 7 jours. Là-dessus, ils n’ont pas menti… mé vieux, c’est d’la « mauvaise herbe », genre « crab weed »! J’en suis rendue à espérer qu’avec l’arrivée d’un nouveau propriétaire américain, on aura droit à des spéciaux de « Kentucky Bluegrass ». Ça, c’est du beau gazon, plaisant et doux pour nos pieds nus.
En ville depuis moins d’un an, moi aussi j’essaie de contrôler la nature. Une espèce d’urgence qui me vient de je ne sais où, peut-être qu’on attrape ça en ville. Pendant 38 ans, j’ai habité le secteur rural d’Aylmer. Je laissais tout simplement la nature faire son affaire. Dans une forêt de cèdres, deux ou trois fois, j’ai coupé une branche ou deux qui se courbaient sur ma voiture dans l’entrée. À part ça, je laissais les cèdres vivre comme ils le devaient, comme ils savaient très bien le faire. Le gazon? Je l’arrosais une ou deux fois par été, je le laissais faire et il s’en tirait très bien. En ville? C’est l’enfer.
Des bibittes
Y a plein de bibittes en ville, plus qu’à la campagne. Devant chez moi, un tilleul bien feuillu. J’ai d’la chance puisque d’autres ont des frênes sans feuilles. Mon tilleul doit être sucré puisque des centaines d’abeilles y butinent à cœur de jour; je ne vois pas leur nid. Quand j’ai demandé conseil à la pépinière, on m’a dit que ce doit être des scarabées japonais. On m’a montré une photo. Ce n’est pas ça, ce sont des abeilles. Toutefois, j’ai aperçu 2 de ces scarabées sur une feuille de mon olivier. Le scarabée japonais attaque le feuillage. Il mange, disons, la chair des feuilles et ne laisse que les nervures.
Faute de baleines, j’observe les bibittes. Munie de mes jumelles, je cherche le nid des abeilles, je me rends compte qu’on a aussi peut-être un problème de scarabées. Super. Des forums sur la toile m’informent qu’il n’y a rien à faire pour les scarabées à moins que tout le voisinage s’y mette, comme pour les pissenlits. Il y a aussi les mouches. Tsé, les fatigantes qui chatouillent. Je connaissais les noires, mais en ville, il y en a des vertes – beau vert métallique fluo. Paraît-il que les vertes se nourrissent d’excréments et que les bleues métallique fluo se nourrissent de cadavres. Fiou, j’ai des vertes!
En ville, Aylmer… parapatatata paratatatata
Mitraillettes ? De l’autre côté de la rivière, le Connaught Range. Rappel constant qu’on se prépare pour la guerre, que celle-ci nous guette. C’est quand même intense, jour, soir, fin de semaine. Pas reposant pour les réfugiés qui viennent de fuir des bombardements. Nos conseillers discutent-ils avec les intéressés pour trouver une solution à cette pollution SS (sonore et stressante)?
Plus de chiens que d’enfants
Emménageant en ville, je m’étais dit que je trouverais peut-être difficile d’entendre plein d’enfants dans les cours avoisinantes, dans la rue ou dans le parc à proximité. Il n’en est rien. Des chiens. C’est hallucinant. Je vois rarement des parents passer avec leurs enfants, je vois plutôt des gens passer avec un, deux ou trois chiens, direction parc. Pas n’importe quels chiens… de grands ducs de chiens, à la démarche sophistiquée, princière même. Bon, il y a aussi des espèces de p’tits et gros jappeurs fatiguants que l’mosusse dont je me passerais bien.
Les voisins sont proches
C’est ce qui me faisait le plus peur en arrivant en ville. La proximité des voisins. Finalement, je suis agréablement surprise de me retrouver bien entourée, d’apprécier les « Bonjour Carolle » d’un voisin qui a plein de soleil et de joie dans la voix, même quand il fait gris, et d’être toute excitée/émue de voir un nouveau-né nous arriver juste à côté.
C’est donc une nouvelle vie que j’apprivoise. En campagne, on a le sentiment d’appartenance à la terre, à la nature. En ville, c’est le sentiment d’appartenance à une communauté qui nous invite.
Carolle Bertrand est native d’Aylmer – chanteuse/musicienne, artiste visuelle, chroniqueuse. Pour en savoir plus et pour lire les chroniques précédentes, visitez son espace sur le Web http://carollebertrand.canalblog.com. Carolle.Bertrand@gmail.com
Chroniques 2015
24 février 2015
J’ai vu des fleurs passer... et des têtes dans le sable
Carolle Bertrand
Saint-Valentin, t’as devinée! Mé vieux, des fleurs et des fleurs, une fortune de fleurs, à droite, à gauche, attrapées au passage juste parce qu’il faudrait que ou faute d’avoir pris 10 minutes pour réfléchir ou d’avoir fait ce qu’on aurait voulu/dû faire mais pas pris le temps tout au long de l’année... ou encore, pour des raisons moins « nobles », disons. J’en ai vues passer sur la rue, aux bras de l’un ou de l’autre, dans le grand froid. J’en ai vues aussi arriver au bureau. Le livreur devait faire tout un tralala pour passer la sécurité afin qu’une douzaine de roses rouges viennent épater la galerie et que tout l’monde au bureau puisse se rendre compte que celle-là, elle est aimée, et pas à peu près, par « lui ». Ouf, bon coup!
Je ne veux pas vraiment pas offusquer qui que ce soit avec cette chronique. Je sais, et je crois, que plein de fleurs de la Saint-Valentin, et de fleurs d’autres moments, sont sincères, vraiment sincères et remplies d’intentions pures et bonnes. Alors, si tel est ton cas, savoure-les au maximum. Ce qui suit concerne donc peut-être ta voisine, une collègue de travail, ta sœur, ta mère, ta fille, ton amie.
Si cette chronique peut s’avérer être un petit bouquet de fleurs rayonnantes assez puissantes pour donner le coup de pouce nécessaire à une seule femme qui, question de survie, de peur, jusqu’à maintenant s’était enfouie la tête dans le sable parce qu’autrement ça faisait trop mal, elle en vaut la peine. J’ose donc ce propos en cet Après-Saint-Valentin. Des fois, les fleurs nous mènent à la confusion.
Un rappel : femme violentée, victime de violence, ne veut pas nécessairement dire « femme battue ». C’est une mosusse d’expression plate, populaire, remplie de préjugés, utilisée à tort et à travers, pas nécessairement par méchanceté, mais des fois oui, par plusieurs qui ne connaissent tout simplement pas mieux, qui ne comprennent pas, qui n’ont pas ce vécu, qui s’imaginent que, et font avec bon cœur des dons pour les « femmes battues ». La violence peut prendre toutes sortes de formes et certaines ne laissent pas de traces physiques. Le harcèlement criminel (mieux connue sous l’expression anglaise « stalking ») en est une.
À Aylmer, la maison d’hébergement l’Autre Chez-Soi n’accueille pas des femmes « battues », on y accueille des femmes victimes de violence conjugale (conjoint actuel, ancien conjoint ou ‘wanna be’ conjoint), et oui, certaines ont subi de la violence physique, mais bien d’autres sont terrorisées tout autrement et souvent de manière très insidieuse. On peut battre, abattre, détruire, anéantir, terroriser sans même lever le p’tit doigt. Ça prend toutefois un certain doigté… les fleurs, souvent, font partie du stratagème. Tu sais de quoi je parle, peut-être? Si oui, go Valentine! T’es capable!
As-tu déjà lu « J’ai reçu des fleurs aujourd’hui »? Je ne sais plus quand ni écrit par qui mais on trouve le texte facilement sur internet. En voici des extraits, laisse-les te parler.
« J’ai reçu des fleurs aujourd’hui, ce n’était pas mon anniversaire ni un autre jour spécial. Nous avons eu notre première dispute hier dans la nuit et il m’a dit beaucoup de choses cruelles qui m’ont vraiment blessée. Je sais qu’il est désolé et qu’il n’a pas voulu dire les choses qu’il a dites parce qu’il m’a envoyé des fleurs aujourd’hui.
J’ai reçu des fleurs aujourd’hui, ce n’était pas notre anniversaire ni un autre jour spécial. Hier, dans la nuit, il m’a poussée contre un mur et a commencé à m’étrangler. Ça ressemblait à un cauchemar [... ]Je sais qu’il doit être désolé parce qu’il m’a envoyé des fleurs aujourd’hui [...]
J’ai reçu des fleurs aujourd’hui. Aujourd’hui c’était un jour très spécial, c’était le jour de mes funérailles. Hier dans la nuit, il m’a finalement tuée [...] Si seulement j’avais trouvé assez de courage pour le quitter, je n’aurais pas reçu de fleurs aujourd’hui. »
Le mot « terrorisme » est sur toutes les lèvres par les temps qui courent. Déjà, on se disait que ça se passait « ailleurs », aujourd’hui on se rend compte que ça se rapproche de chez nous. Notre pays commence à dire ouvertement « tolérance zéro » au terrorisme. Bonne affaire, disons. Comment faire pour changer le monde? D’après moi, ça commence chez soi... proche, proche, proche. Peu importe le modus operandi, terrorisme et violence sont inaccep-tables. Je nous souhaite toutes et tous la force d’afficher nos couleurs: « tolérance zéro » à toute forme de terrorisme ou de violence, même, et justement, à petite échelle. C’est comme ça, je pense, qu’on va changer le monde.
Qu’est-ce que le harcèlement criminel : http://www.justice.gc.ca/fra/pr-rp/ jp-cj/vf-fv/har/part1.html
L’Autre Chez-Soi, on y trouve des professionnels qui connaissent bien toute la dynamique entourant la violence faite aux femmes et offrent des services 100% confidentiels: 819 685-0006
Carolle Bertrand est native d’Aylmer – chanteuse/musicienne, artiste visuelle, chroniqueuse -
carolle bertrand.canalblog.com
bertrandcarolle@videotron.ca
23 mars 2015
Entretien avec Adèle Michon, directrice des opérations au Québec, Sentinelle Outaouais
Adèle Michon est directrice des opérations au Québec pour Sentinelle Outaouais, l’organisme à but non lucratif voué à la protection du bassin versant de la rivière des Outaouais. Alors que Meredith Brown, Sentinelle depuis 11 ans mais basée en Ontario, est bien connue, notre représentante au Québec, embauchée en septembre 2013, l’est beaucoup moins.
Adèle Michon a consenti à une entrevue par courriel, dans laquelle elle explique son rôle et son point de vue concernant le mandat de Sentinelle.
KF : Adèle, quels sont vos antécédents?
AM : J’ai un diplôme en environnement et développement durable de l’Université McGill et une maîtrise en géographie de l’Université Carleton. J’ai travaillé avec des ONG et des agences gouvernementales au Québec et à l’étranger pour examiner des façons d’impliquer les collectivités locales et les Premières Nations dans la protection active de leur environnement naturel. Ces expériences m’ont préparée à établir des relations avec les diverses communautés de la rivière des Outaouais. J’ai commencé à travailler pour Sentinelle Outaouais en septembre 2013.
KF : Pourquoi avez-vous postulé au poste de directrice des opérations au Québec de Sentinelle Outaouais?
AM : Depuis que j’ai déménagé, toute jeune, des montagnes du sud de la France à Montréal, je me passionne pour la protection de la nature, surtout celle des rivières. Quand j’ai déménagé à Ottawa, la rivière m’a éblouie avec ses plages calmes et ses rapides sauvages. Je souhaite consacrer ma vie à protéger ce que j’aime, alors il m’a semblé que ce poste serait idéal pour moi!
Sentinelle Outaouais protège les rivières pour le bien-être des communautés qui en dépendent. Je crois que nos rivières et nos lacs doivent être suffisamment en santé pour soutenir une faune variée et pour offrir de l’eau potable saine et des activités récréatives durables. Ce sont là nos droits et c’est de notre responsabilité d’assurer qu’ils en restent ainsi.
KF : Pourquoi est-ce important que la rivière des Outaouais ait une sentinelle?
AM : La Sentinelle donne une voix à la rivière. Elle défend ses intérêts de façon indépendante. Il y a plusieurs facettes à un enjeu donné, mais, bien souvent, c’est l’aspect économique qui domine. La Sentinelle ramène un équilibre dans les discussions, en fournissant aux communautés locales la force et les connaissances nécessaires pour protéger leur droit à une rivière des Outaouais dans laquelle elles peuvent nager et pêcher, et dont elles peuvent puiser leur eau potable.
KF : Pourquoi avons-nous besoin à la fois de sentinelles en Ontario et au Québec?
AM : À cause de son importance; la rivière des Outaouais mesure 1271 km de long et possède un bassin versant plus grand que l’Angleterre. Elle aussi est la frontière qui divise deux provinces dont les lois et la réglementation au sujet de la gestion des rivières et des questions environnementales diffèrent beaucoup. De plus, le gouvernement fonctionne surtout en anglais en Ontario et en français au Québec. Cette réalité rend difficile, pour une seule personne, de rester à jour sur tous les enjeux et d’entretenir des relations à la fois avec les communautés anglophones et francophones.
KF : D’après vous, quels sont les deux plus grands défis environnementaux qui affectent la rivière des Outaouais du côté québécois?
AM : Le plus gros défi auquel la rivière des Outaouais fait face, c’est qu’il n’y a pas d’approche intégrée de gestion de la rivière, pas de vision partagée ni de buts partagés qui prennent en compte le bien-être de la rivière et de tous ceux qui l’utilisent. Il n’existe pas d’agence unique qui soit responsable de la santé à long terme de la rivière. Aujourd’hui, nous avons une approche fragmentaire de gestion de la rivière et ce sera un grand défi de décider quelle agence ou quel ministère assumera la responsabilité de corriger les nombreux problèmes qui existent en lien avec la rivière. Du côté québécois, il nous reste beaucoup de chemin à faire pour améliorer la gestion et le traitement des eaux de ruissellement et des eaux usées. La Ville de Gatineau jette régulièrement de grandes quantités d’eaux usées non traitées dans notre rivière. Cela affecte non seulement la faune de la rivière, mais aussi la mesure dans laquelle nous pouvons profiter de la rivière pour nous baigner et faire du canot pendant les journées chaudes de l’été.
KF : Nommez deux améliorations environnementales qui ont été accomplies depuis que vous faites partie de l’équipe et auxquelles vous avez participé.
AM : Les améliorations environnementales peuvent nécessiter des années de travail, et je ne fais partie de l’équipe que depuis une année. Ceci étant dit, je suis fière d’avoir pu accroître la compréhension du public de l’impact des égouts unitaires sur la qualité de l’eau et sur l’obstacle qu’ils constituent pour les personnes qui veulent faire de la baignade ou du canot en toute sécurité. Grâce à la surveillance directe de la qualité de l’eau du ruisseau de la Brasserie et aux activités de sensibilisation aux plages publiques, nous avons augmenté l’appui des citoyens gatinois vis-à-vis l’investissement nécessaire à la modernisation les réseaux d’égouts.
En outre, le nombre de personnes qui s’engagent dans les enjeux touchant la rivière a augmenté de façon significative depuis mon entrée en poste. Nous avons atteint un nombre équivalent de sentinelles au Québec et en Ontario. Ces leaders de la communauté habitent le long de la rivière et sont nos yeux et nos oreilles sur celle-ci. Ils sont en mesure de surveiller la qualité de l’eau et les enjeux qui s’y rapportent.
KF : Que pouvons-nous faire, nous, le grand public, pour aider? Comment pouvons-nous vous joindre?
AM : La meilleure façon de vous impliquer, c’est de plonger dans votre rivière ou lac, d’en profiter pleinement, et de vous informer au sujet de leur eau. D’où vient-elle? Quels poissons y vivent? De plus, les personnes peuvent contribuer en restant informé sur les enjeux touchant leur partie de la rivière en nous signalant toute problématique grâce à notre ligne-info antipollution (1-888-9KEEPER) et en parlant des bienfaits de la rivière dans leur municipalité.
Plus elles connaîtront le sujet de l’eau, plus les personnes augmenteront leur capacité de passer à l’action et d’inspirer d’autres personnes à les suivre.Nous sommes un organisme de bienfaisance enregistré qui accueille les bénévoles et les dons (www.ottawariverkeeper.ca).
La chronique bimestrielle de Katharine Fletcher, Our Environment (Notre environnement), est publiée dans trois journaux du réseau Ryan dans l’Outaouais : le West Quebec Post, le Bulletin d’Aylmer et le Pontiac Journal. Traduction: Eniko Galgoczi,bénévole avec Sentinelle Outaouais (Ottawa Riverkeeper)
16 juin 2015
La beauté individuelle de l’art
Jacques Desgagnés
Le Conseil des arts d’Aylmer fêtera bientôt ses soixante ans d’existence. C’est un événement qui mérite d’être célébré afin de souligner toutes ces années de créativité et de bénévolat et surtout de remercier ceux et celles qui ont cru à la valeur de l’art et à son impact sur notre communauté.
L’importance de l’art ne se limite pas à la vie des artistes; il a un impact sur la vie de l’ensemble de la société. Nous savons tous qu’il joue un rôle essentiel dans le développement de l’individu et ceci dès son plus jeune âge. Comme le mentionnait M. Pierre Gosselin, professeur, à l’École des arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal,
« L’éducation artistique peut contribuer de façon extraordinaire à l’épanouissement des jeunes du primaire et du secondaire en les invitant à conjuguer leur sensibilité et leur rationalité dans la réalisation de projets de création de toutes sortes. C’est alors une éducation par excellence, une éducation qui convie les élèves à sentir, à agir et à réagir, en tirant parti de toutes leurs potentialités, de tout leur être. »
L’art a le pouvoir de faire voyager l’artiste et son spectateur d’un monde temporel vers un monde intemporel. Toujours sensuel, il est parfois étonnant, souvent questionnant. Que serait un monde sans peinture, sans musique, sans littérature, sans sculpture, sans danse et sans cinéma?
Il faut aimer l’art pour ce qu’il est. Il ne doit pas être l’apanage des spécialistes. L’art, tout comme l’univers, doit être ressenti.
Trop longtemps, on l’a mythifié, ce qui a permis à certaines personnes de s’assurer de son contrôle. Beaucoup de gens se sentent mal à l’aise d’entrer dans une galerie d’art ou dans un musée comme si ces lieux étaient réservés à une élite. Ce jeu a pour effet d’éloigner les gens, évitant ainsi la rencontre avec l’artiste et ses œuvres, rencontre qui se veut essentielle dans le processus de la création. Certains ont tenté de transformer l’art en un monde mystérieux comme si celui-ci devait demeurer inatteignable, pourtant l’art doit appartenir à la communauté.
Certains s’abstiennent de visiter les expositions, car ils ont l’impression qu’ils seront poussés à acheter les travaux des artistes. Bien sûr, l’artiste qui vend une de ses œuvres est heureux, mais permettez-moi de partager avec vous un secret; les artistes aiment avant tout que vous regardiez leurs œuvres et ils se nourrissent de vos commentaires. Quel que soit le domaine dans lequel il évolue, l’artiste aime présenter ses créations.
Investir dans l’art, c’est bien, cependant, si vous souhaitez vous procurer une œuvre d’art, fiez-vous avant tout à votre cœur; choisissez une création qui vous apportera du plaisir et de la joie. Évitez les modes, allez-y avec vos émotions. Établissez un dialogue avec les œuvres qui vous parlent ou qui vous touchent.
Le Conseil des arts fêtera bientôt son soixantième anniversaire. Soyez du rendez-vous! Venez rencontrer les artistes, remerciez les bénévoles, retrouvez la créativité qui sommeille en vous. Offrez-vous ce plaisir.
Redonnons aux arts leurs lettres de noblesse en les ramenant à notre niveau individuel. Le monde n’a pas à être sauvé, mais s’il devait l’être, ce serait par les arts.
Jacques Desgagnés, artiste peintre, membre du Conseil des Arts d’Aylmer
16 juin 2015
Orval ‘Carotte’ Gravelle : notre premier olympien
Michelle Mondoux
Né prématurément, Orval Gravelle (1927-1997) grandit au 31, rue Notre-Dame à Aylmer. À l’âge de 10 ans, un voisin, Oscar Soulière, dit à Carotte « Si tu les veux mon gars, ces patins sont à toi. Gérard en a des neufs ». Trop grands pour le petit Carotte, il les enfila par-dessus ses bottes et glissa comme une étoile filante sur la rue.
Le Frère Jean-Camille de l’école St-Paul fut son premier entraîneur. À 14 ans, il reçoit ses premiers patins neufs et peu de temps après, il évolue pour les Aylmer Saints. Au caractère bouillant, il est surnommé Carotte pour la couleur de ses cheveux.
En 1947, les Aylmer Saints gagnent le championnat du district d’Ottawa et Carotte est repêché par les Rangers de New York, évoluant avec leur équipe de relève, les Rovers.
L’été, Carotte travaille au Club de Golf Gatineau où il perfectionne le sport. À l’âge de18 ans, il est à l’emploi de G.H. Connors tout en poursuivant ses études à l’École technique de Hull.
Les Olympiades de 1948 approchent et le Canada n’a pas d’équipe d’hockey. Ils auront lieu à St Moritz en Suisse et le temps presse. L’Aviation royale canadienne est mandaté pour former une équipe. Les joueurs sélectionnés devront, cependant, s’enrôler pour être admissibles. Carotte est choisi pour l’équipe et portant fièrement l’uniforme bleu aviation et une casquette style banane, sa famille l’accompagna à la Gare Union où le train les mena à New York pour prendre le bateau jusqu’en Europe. Ils remportèrent la médaille d’or.
Il épousa Jeanne Perrier et fonda une famille de cinq enfants.
Carotte passa sa carrière dans l’aviation où il travailla comme machiniste, joueur et entraîneur d’hockey.
Posté à Trenton en Ontario, il s’impliqua dans le hockey mineur. Cinq des jeunes qu’il a entraîné devinrent professionnels - Dennis Hull, Chicago, John Garrett, Vancouver, Bob Daley, Philadelphie, George Ferguson, Toronto et Tom Tully, St-Louis.
L’équipe fut invitée aux olympiades d’hiver 1988 à Calgary et les joueurs reçurent un chandail identique à celui de 1948.
Michelle Mondoux
29 avril 2015
Réchauffement Climatique
Destination finale: Le Mur (# 53)
Paul Albert
de la Peur ou Art-Peur ou HarPeur ou Harper, notre bonhomme 7 heures canadien qui s’amuse à installer avec ses complices des Épouvantails de propagande un peu partout pour vous faire avaler la potion toxique de l’insécurité qui est en train de prendre de plus en plus de place dans notre quotidien. Vive la propagande de Peur ! Ça fonctionne.
On dit que, où il y a de l’Homme, il y a de l’Homme-rit. Effectivement, l’Homme aime ça faire des farces aux autres. Parfois, on rit jaune. En matière de protection du climat, le thérapeute HarPeur alias le Spécialiste en épandage de merde, réalise que son règne
« Pipeline » présente des fuites, ce qui doit l’enrager. La rage, ça se soigne. Il faut prendre un rendez-vous chez le vétérinaire et s’attendre à être reçu entre un Cocker Anglais et un Caniche Royal qui souffrent, par exemple, de perte de poils anormale, de dépression passagère, d’obésité ou encore d’un excès de tartre. En général, une injection suffit mais parfois une quarantaine est obligatoire pour observer comment le sujet réagit, c’est-à-dire, une fin de semaine en cage sous haute surveillance par caméra avec un employé des Services Secrets Canins Canadiens en alerte constante 24/24, armé jusqu’aux dents comme Rambo et, prêt à injecter une autre dose de vaccin contre la rage si le sujet semble instable.
La propagande de l’Enragé inclut toutes les p’tites histoires déformées par la rage permanente d’un l’adolescent perturbé qui boude car il n’a pas ce qu’il veut. Dans notre merveilleux monde prévisible, il n’y a pas de hasard. La seule imprévisibilité n’est pas ce qui arrivera mais plutôt où et quand cela se produira.
L’exemple parfait est le réchauffement climatique. Il est évident que ce phénomène programmé par l’Homme anéantira une bonne partie des lieux où habite l’Homme. Ce qui est imprévisible n’est pas si cela se produira (on sait tous que les Monstrueux Monstres vont nous ramasser tôt ou tard) mais bien où et quand. Parmi les multiples réponses à ces 2 questions, je suggère l’évènement climatique prévisible qui a eu lieu le 13 mars 2015 au Vanuatu. Un épisode climatique "all dress" de 30 minutes… PRÉVISIBLE !
A partir de cette façon de voir les choses au sujet du prévisible et de l’imprévisible, vous n’avez qu’à faire l’exercice qui nécessite un effort mental léger pour comprendre ce qu’est l’Art de la Peur que Harper véhicule sans gêne dans ses messages aux Canadiens depuis que l’Enragé est au pouvoir.
Pas Fier, pas Fort, pas Libre !
Vive la merde climatique! Vive le CACA climatique! Vive le Ca-Canada !
Paul Albert,
Aylmer
22 juin 2015
Réchauffement Climatique
Destination finale: Le Mur (# 54)
Paul Albert
Croyez-le ou non, si le vote proportionnel était en place, la Démocratie serait un puissant moyen pour arrêter l’attitude "Far West" des ceux qui mènent sur notre trop petite Terre. Malheureusement, après plusieurs dizaines d’années d’observation, on finit par constater qu’on n’a pas le Pouvoir de changer les choses rapidement.
Sans des élections proportionnelles, où chaque vote compte pour établir le Pouvoir, vous n’avez pas accès à ce Pouvoir-Citoyen. De plus, ce choix ne vous appartient même pas étant donné qu’on ne vous questionne pas à ce sujet. Ce choix ne devrait pas appartenir à la "Politique" mais bien à l’institution créée pour régir la "Politique". Dans un monde qui devient de plus en plus petit au fil du temps, ce remède de cheval mettrait de l’ordre dans la Cabane au sujet de la façon de décider. Il est bien sûr évident, enfin!, que l’attitude "GOL" de l’Homme serait davantage contrôlée en nécessitant des débats de fond sur des questions dont vous pourriez augmenter votre intérêt (par exemple : l’Avenir des enfants face au réchauffement climatique) à cause de cette confiance proportionnelle que nous procurerait cette nouvelle gouvernance. Je ne vois pas encore à l’horizon sur les prochains bulletins de vote où vous pourriez vous prononcer sur la question de ce Pouvoir-Citoyen … qui serait mis en place à l’élection suivante. Si ça existait, Harper n’aurait pas eu le Pouvoir de détruire l’Avenir des enfants sur notre Terre de plus en plus dévasté. Harper s’en fout de l’Avenir des enfants. Honte à Harper et ses complices!
Le CHAR, l’objet mortel pour le climat dont vous pouvez voir la progression de l’équation mathématique simple qui exprime bêtement les visées économiques idéalistes de l’Homme : 1 HOMME = 1 CHAR. Vous pouvez voir sur l’internet le nombre de CHARS produit qui augmente au fil du temps en direct. Mondialement : 400/minute. C’est beaucoup. On aime ça se promener en CHAR. L’industrie du CHAR nous aime et aime que nous aimions nos CHARS de plus en plus car ils vous "parlent" et que dans notre monde d’anxiété individualiste, nous sommes seuls … en quête de contacts permanents… Heureusement qu’il y a notre fidèle CHAR devant la porte !!! Il se passe des choses extrêmement divertissantes basées sur le désir d’Amour entre l’Homme et le CHAR et, surtout, l’Amour des immenses congestions mondiales qui augmentent de manière importante la consommation de pétrole ainsi que l’Amour pour les Vitesses que nos bolides de CHAR sont capables d’atteindre sans problème sur nos belles routes fraîchement asphaltées ! Le Char devrait être notre adversaire, c’est pas le cas. Un monde sans CHAR est impossible pour longtemps. Vive le CHAR ! On y peut rien.
Récemment, Obama a annoncé que la plus grande menace sur la Terre est le réchauffement climatique. Il a affirmé ceci en Floride. Pour comprendre l’emploi du mot menace vous n’avez qu’à vous pointer à la bibliothèque d’Aylmer et de lire l’article à ce sujet dans le National Géographic du mois de mars 2015. Obama n’a pas eu le courage d’avouer que c’est en bonne partie grâce à "L’AMER-HE-CAN DREAM" qui s’est répandu un peu partout sur le Terre et qui peut se résumer à une invitation à ce banquet où les participants ont tous la face dans le buffet à volonté. Inutile d’avouer … c’est un fait … durable !
Paul Albert,
Aylmer
2 septembre 2015
En direct du pays des baleines
Carolle Bertrand
Je suis installée au restaurant Le Bouleau, route 138, aux Escoumins pour écrire ce matin. La vue est magnifique, journée ensoleillée et le fleuve couvert d’un épais manteau de brouillard à travers lequel le soleil réussit à percer. Tu t’en doutais sûrement et attendais des nouvelles du pays des baleines, comme à chaque mois d’août. Alors oui, j’y suis, camping Paradis marin (Bergeronnes, Côte-Nord), fidèle au rendez-vous, à la quête, à l’appel des profondeurs et du mystère.
Je suis ici « chez nous » — les rochers sur lesquels je m’installe n’ont pas bougé, le fleuve a toujours la même splendeur, la voie lactée et les millions d’étoiles éclairent encore les nuits. C’est l’activité des baleines qui fait qu’à chaque année c’est différent.
Les grosses se font rares
Le Paradis marin attend toujours les grosses baleines, elles se font rares cette année, à date, même les petits rorquals sont moins nombreux. Une bleue serait passée en juillet. Deux gros communs nous ont salués la semaine dernière d’un souffle toujours aussi impressionnant. Les rumeurs courent sur le site. Certains di-sent que c’est à cause d’une famille d’épaulards à l’entrée de l’estuaire qui a fait peur aux autres baleines, d’autres sont certains que ce sont les changements climatiques qui bousillent tout, et d’autres encore sont convaincus que les fautifs sont les bateaux/zodiac de croisières aux baleines – elles ne sont pas folles, dit-on, elles sont écœurées de se faire pourchas-ser ainsi.
Qu’en est-il vraiment? J’ai posé la question à Marie-Ève Vollant, une amie naturaliste (guide de croisières). Elle me donne l’heure juste. « C’est une année difficile, il n’y a pas beaucoup de baleines, mais à chaque sortie, on en voit. En réalité, on ne sait pas pourquoi il y en a moins, en particulier cette année. Il s’agit sûrement d’une question de bouffe. Depuis plusieurs semaines les quelques grosses baleines restent au même endroit, entre le Cap Granite et la bouée K55, soit à 4-5 km au large, disons entre les Bergeronnes et Tadoussac. » Environ 8 rorquals communs et 2 baleines à bosse, Gaspar et Aramis. Gaspar est né dans les Caraïbes à l’hiver 2004-2005, Aramis, elle, est arrivée dans le parc marin Saguenay—Saint-Laurent, jeune baleineau avec sa maman Tic Tac Toe en 2007. Cette année, Tic Tac Toe s’est pointée dans l’estuaire au début de la saison, puis est repartie, on ne sait où. Marie-Ève s’en inquiète et espère qu’il ne s’agirait pas de la baleine qui s’est échouée à Sept-Îles en juin et qu’on n’a pas eu le temps d’identifier avant que la mer ne l’emporte.
Au Paradis marin, on en est donc à laisser les gens croire ce qu’ils pensent avoir vu. L’autre jour, un petit rorqual a fait quelques pirouettes. Un couple a cru qu’il s’agissait d’une baleine à bosse qui s’excitait; ils étaient comblés. On n’a pas eu le courage de gâcher leur plaisir…
Des centaines de bélugas!
Du jamais vu au Paradis marin. Après une journée de grands vents, vers 17 h 30, j’aperçois des taches blanches un peu plus bas sur le fleuve. Bélugas! Ô surprise, des centaines se retrouvent devant nous, et y sont restés pendant plus d’une heure. Au moins deux cents, en groupes de 15-20. Avec le soleil qui plombait, dans un angle d’environ 40 degrés, sur ces anges blancs du Saint-Laurent, c’était d’une beauté divine. Tout le monde en délire sur les rochers, comme si la Vie « nous » avait choisis –photos, vidéos, textos, soupers qui collent dans les poêlons.
Les bélugas ont l’habitude de voyager en groupes, mais rien comme ça! Normalement, on les voit passer devant et ils poursuivent leur route. Là, ils sont restés devant, tournaient en rond. Il a dû y avoir une manne de poissons qu’ils n’ont pas ratés. Ils remontaient le fleuve, direction … Cocouna peut-être?
On fabule sur le Cap 1. « Les bélugas arrivent, ils ont entendu la nouvelle – pas de port pétrolier à Cocouna! » « Hé non », crie l’autre, « Moi je dis qu’ils font front commun, se ravitaillent en masse ici avant de partir en guerre contre TransCanada. »
Et ça continue, une réplique n’attend pas l’autre. « Mais non, les bélugas sont venus dire à la communauté du Paradis marin un GROS MERCI d’avoir signé la pétition contre le port pétrolier et pour la protection de leur pouponnière! »
« Chérie, prend le glacier en photo! »
Faute de baleines, l’endroit opère tout de même sa magie… Le clou de la semaine : Un couple d’Européens, en camping au Paradis, scrute le fleuve dans l’espoir de voir quelque chose, appareil photo en main. BINGO! Le monsieur tout énervé dit à sa conjointe : « Chérie, regarde le glacier, là, à gauche, vite prend-le en photo! »
… On n’a rien dit, mais avons bien rit par en-dedans. Il s’agissait du traversier Escoumins—Trois-Pistoles! Il est blanc et a une forme qui pourrait ressembler à un morceau de banquise qui s’est détaché. L’an prochain, ils arriveront par centaines, sinon par milliers, pour observer baleines et glaciers/icebergs dans notre beau coin de pays.
Peu importe, baleines ou pas, c’est splendide ici. L’observation et l’attente des baleines ne seraient pas aussi passionnantes si on savait exactement ce qui se passe avec les baleines, où et quand elles se poin-teraient. Tout le mystère entourant ce mammifère marin nourrit en nous quelque chose d’aussi mystérieux et qu’on ne saurait nommer.
Carolle Bertrand est native d’Aylmer – chanteuse/musicienne, artiste visuelle, chroniqueuse -
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