Un cas de fraude à Aylmer révèle des tactiques toujours renouvelées
Lily Ryan
Tout a commencé au début du mois d'août lorsqu’un résident d’Aylmer à la retraite a reçu un appel chez lui, et que la personne au bout du fil s’est fait passer pour un membre de la Division des fraudes de la Sûreté du Québec – il s’agissait de la première étape d'un stratagème de fraude qui s’est soldé par la mise à sec du compte bancaire de la victime et l’atteinte de la limite des cartes de crédit. Bien que son identité ne puisse être divulguée pour des raisons évidentes, celle-ci tenait à partager son histoire pour rappeler aux gens de redoubler de prudence.
Durant les heures qui ont suivi, les malfaiteurs se sont employés à convaincre la victime que son identité avait été usurpée par un réseau de fraudeurs et que plusieurs organisations devaient maintenant annuler les services et mettre à jour leurs mesures de sécurité. Se sont ensuivies des discussions téléphoniques avec différents interlocuteurs, la victime voyant son appel continuellement transférée vers des personnes disant représenter tantôt Vidéotron, tantôt Visa, tantôt la banque de la victime, ou encore, personnifiant des agents de la police de Gatineau et de la Sûreté du Québec. Chaque fois que l’appel de la victime était transféré, c’est une nouvelle personne, avec une voix différente, qui répondait.
En dernier lieu, on a dit à la victime de découper toutes ses cartes, qu’un policier viendrait récupérer. « Je n’ai peut-être pas inventé la fusion nucléaire, mais je suis loin d’être imbécile », a mentionné la victime au Bulletin d’Aylmer. J’ai eu affaire à des voleurs professionnels hautement qualifiés. Je ne peux pas croire que j’ai été arnaquée ainsi ».
Une fois les cartes découpées et placées dans un sac, les voleurs, se faisant passer pour des agents de la police de Gatineau (portant des masques de COVID), se sont rendus chez la victime afin de prendre possession du sac.
Ce qui s’est passé ensuite confère à l’histoire un angle local qui donne froid dans le dos. Les cartes de la victime ont non seulement été remises ensemble, mais ont aussi été utilisées pour faire des achats aux Galeries Aylmer, au Pharmaprix voisin et en ligne. Des retraits ont également été effectués à l’aide de ces cartes. On ne parle pas ici d’un réseau criminel lointain dans un centre d’appels quelque part à l’étranger.
La victime tenait à partager son expérience avec ses concitoyens afin qu’ils puissent s’en protéger. Le service de police, les agences de crédit et les banques locales ont tous offert leur collaboration suivant l’incident. L’argent se trouvait garanti par une assurance bancaire et a donc été restitué. La police a mis la victime en lien avec le CAVAC (Centre d’aide aux victimes d’actes criminels), un organisme qui aide les victimes d’actes criminels à se remettre du traumatisme vécu. « En ce moment, je n'ai plus confiance dans les services bancaires. Je ne veux pas utiliser de cartes ou faire des opérations en ligne, ni parler à quelqu'un que je ne peux pas voir en face de moi. J'ai perdu confiance », d’expliquer la victime.
Trad. : MET