Rentrée scolaire : 5 700 postes d’enseignant toujours à pourvoir
Djeneba Dosso
La nouvelle année scolaire pourrait prendre un départ cahoteux pour de nombreux parents et enfants alors que le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, a annoncé qu'il manquait encore 5 704 enseignants dans le réseau scolaire public québécois, et ce, à quelques jours du retour en classe. Selon le premier portrait obtenu à la suite de changements apportés au processus d'affectation, sur les 5 704 postes à pourvoir, 1 406 sont des postes réguliers à temps plein et 4 298 sont des postes à temps partiel. C’est beaucoup, mais il s’agit tout de même d'une diminution de 33 % comparativement à la même période l'an dernier.
Selon les projections du Ministère, 20 000 élèves vivront leur première année dans une école primaire ou secondaire au Québec cette année. Pour l'année scolaire 2023-2024, une proportion de 80 % de la hausse de l'effectif scolaire était liée à l'immigration. Cette croissance du nombre d'élèves à scolariser explique notamment l'augmentation de près de 3 700 du nombre de postes à doter en enseignement.
Rappelons que depuis la signature des nouvelles des conventions collectives pour le personnel enseignant, les postes doivent être attribués au plus tard le 8 août afin de garantir une plus grande stabilité lors de la rentrée ainsi que plus de temps aux enseignants pour se préparer. Auparavant, des séances d'affectation pouvaient être tenues quelques jours avant la rentrée. Cette nouveauté permet, entre autres, à un plus grand nombre de jeunes et à leurs parents de connaître l'enseignant qui les accompagnera dès le début de l'année scolaire.
« Les changements apportés pour la rentrée scolaire font partie de l'opération de redressement qu'on réalise depuis notre arrivée. Ça demande à tout le monde de revoir leurs façons de faire, j'en suis conscient », a indiqué le ministre Drainville. « Cela dit, je suis convaincu que ces changements contribueront à améliorer la situation dans les prochaines années ».
Par ailleurs, la rentrée sera marquée par un vent de changement, avec la mise en place des différentes avancées obtenues lors du renouvellement des conventions collectives, notamment : l’augmentation majeure du salaire des enseignants, qui débutera désormais à 65 352 $ et pourra atteindre 109 121 $ après 13 ans; des ressources en soutien à la classe dans 14 000 classes; des incitatifs financiers prévus pour les enseignants retraités, avec une rémunération pouvant dépasser 500 $ par jour. D’autres mesures seront annoncées au cours de l'automne, dont une importante campagne de communication ayant pour but d’attirer de nouveaux enseignants.
« L'objectif est d'avoir une rentrée scolaire plus stable, et surtout, plus humaine pour les enfants, les parents et l'ensemble de notre personnel. Le portrait qu'on a aujourd'hui démontre qu'il y a toujours des défis », a poursuivi le ministre. « Toutefois, il reste encore quelques semaines avant la prochaine rentrée et je suis convaincu qu'en travaillant ensemble, on pourra trouver les solutions nécessaires. La priorité qui doit tous nous guider est la réussite de nos enfants. Je tiens également à remercier toutes les personnes impliquées dans ce nouveau processus, dont les directions d'école. Leur contribution est essentielle ».
Trad. : MET