Plus de 600 travailleurs en CPE affiliés à la CSN sont en grève en Outaouais
Mélissa Gélinas
Le jeudi 23 janvier dernier, plus de 23 Centres de la petite enfance (CPE) de l’Outaouais comptant 600 membres ont officiellement déclenché la grève. Parmi ce nombre, deux CPE provenant de la Vallée-de-la-Gatineau ont été piqueter devant les bureaux de la députée de Hull, Suzanne Tremblay sur le boulevard St-Joseph à Hull (Gatineau).
Au total, au Québec, il s’agit d’une grève touchant plus de 13 000 éducatrices et éducateurs répartis dans 400 CPE. Depuis avril 2023, les affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) ainsi que les employés sont sans contrat de travail.
Les conditions de travail et les salaires font, par ailleurs, partie des réclamations. Au niveau salarial, un taux de 12,5 % sur 5 ans a été accepté en mai 2024, mais est loin de faire l’unanimité. À l’embauche, une éducatrice ou un éducateur gagne en moyenne un salaire de 21 $ de l’heure et pourra atteindre 28 $ de l’heure lorsqu’elle aura atteint le 10e échelon salarial. Selon les informations recueillies, même si les CPE recevaient une hausse salariale de 17, 4 % sur 5 ans comme les fonctionnaires du gouvernement , ils resteraient, tout de même, très en dessous de la moyenne salariale des employés travaillant dans le réseau scolaire ou de la santé.
D’un autre côté, dû au manque de main-d’œuvre, les éducatrices et les éducateurs doivent fréquemment travailler des heures supplémentaires et effectuer plusieurs tâches simultanément. « Ma collègue a 8 enfants à sa charge et doit tous les habiller sans aucune aide », exprime Véronica Albachiario, éducatrice dans un CPE.
Les travailleurs doivent, par ailleurs, s’occuper de plus en plus d’enfants ayant des besoins particuliers. « Ça peut être des enfants autistes ou des enfants qui ne sont pas diagnostiqués », explique Mme Albachiaro. « Nous voyons les besoins que ça soit au niveau langagier ou physique », ajoute-t-elle. « Nous n’avons pas le soutien nécessaire. Notre travail en prévention est moins là parce qu’on ne fait qu’intervenir en éteignant des feux ».
La CSN demande aux parents de faire preuve de patience et de solidarité pendant cette période de mobilisation. La grève devrait se poursuivre pendant quatre autres journées. Aucune date n’a été révélée.
Trad. : MET