Mobilisation citoyenne contre la démolition d’un manoir historique à Aylmer
Tashi Farmilo
Le projet soumis par un promoteur visant à démolir le Manoir Quesnel, situé au 1175 chemin d’Aylmer, afin de le remplacer par un immeuble de 10 étages comportant 172 logements, a suscité une levée de boucliers de la part des résidents du secteur d’Aylmer. Le 11 février, à 13 h 30, l'Association des résidents du Parc Champlain et des environs entend exposer au conseil municipal de Gatineau ses arguments contre le projet dans l’espoir de convaincre les élus de préserver ce bâtiment datant du 19e siècle et le vaste terrain qui l’entoure, lequel présente un certain intérêt écologique.
En fait, le Manoir Quesnel est construit sur une propriété de trois acres où on trouve un lac naturel, un étang qui abrite un fragile écosystème ainsi que de très vieux arbres, fort probablement centenaires. Selon les résidents, ces éléments confèrent une valeur inestimable au site, qui fait d’ailleurs partie du corridor écologique Champlain. Le plan de réaménagement proposé préoccupe grandement les résidents quant à la destruction de ces biens patrimoniaux et environnementaux.
Le promoteur a déposé une étude réalisée en 2023 par la firme Gris Orange Consultant Inc. qui visait à déterminer l’intérêt patrimonial du Manoir. Il a été déterminé que ce dernier ne répond pas aux critères de classement comme bâtiment historique à protéger. Le rapport soutient qu’en raison des transformations apportées à la demeure, celle-ci présente une valeur architecturale moyenne.
L’intérêt patrimonial déterminé pour le 1175, chemin d’Aylmer est moyen-faible. Le rapport indique également que l’état du bâtiment s'est détérioré, ce qui rendrait sa restauration coûteuse. Les opposants au projet contestent toutefois ces conclusions, insistant sur l’importance historique du bâtiment pour la communauté et son intégration dans le paysage bâti et naturel.
La discussion au sein de la communauté a évolué vers un débat plus large entre le développement urbain et la protection des milieux naturels et des sites historiques. Les détracteurs du plan de réaménagement proposé soulignent que l’étang sur la propriété et la végétation environnante abritent une flore et une faune uniques, dont l’habitat serait grandement compromis par les travaux projetés. L'Association s’inquiète également de savoir si les politiques d'urbanisme de Gatineau tiennent suffisamment compte de l’aspect environnemental dans des cas comme celui-ci.
La séance du conseil municipal du 11 février devrait susciter un vif intérêt de la part du public.
L'Association appelle tous ceux qui souhaitent ajouter leur voix à celle des opposants à y assister en personne dans un geste fort de solidarité. Dans l’intervalle, les résidents sont invités à consulter le rapport de la firme Gris Orange, disponible sur la page Facebook du groupe « Amis de la forêt du corridor Champlain », et à formuler leurs commentaires et suggestions, s’il y a lieu.
Trad. : MET