Le Club de soccer Aylmer à nouveau dans l’élite régionale
Didier Périès
Après une refonte drastique à la fin des années 2010 et après l’épisode de la pandémie de CoVid-19, le Club de Soccer Aylmer voit son horizon s’ouvrir dans une nouvelle direction. Il vient en effet d’obtenir sa reconnaissance régionale par Soccer Québec, dans le cadre du programme de reconnaissance des clubs. Le club repasse donc du « Soccer qualité » (A), qu’il continuera de dispenser à un niveau local, à la compétition interrégionale (AA).
Il faut dire que le club a fourni les efforts sur tous les plans pour retrouver le meilleur niveau, en plus de donner à près de 1500 joueurs et joueuses l’opportunité de toucher au ballon rond. Depuis quatre ans, suite à un certain nombre d’irrégularités et de problèmes internes, le CS Aylmer est revenu à un projet de club-école et a ainsi préparé le terrain à cette nouvelle étape : retour à la santé financière et aux bonnes pratiques de gouvernance ; recrutement et révision du programme technique. « Une structure saine et efficace », résume le président du conseil d’administration, Éric Chevaucherie, pour « amener les garçons autant que les filles, ce sont des valeurs fondamentales du club, du lac Saint-Louis à la banlieue de Montréal », à partir du printemps et de l’été 2025.
Le CS Aylmer a le plus gros bassin de population de la ville de Gatineau désormais. La population augmente d’ailleurs de manière constante à l’ouest de la ville et le club occupe aujourd’hui un territoire qui couvre officiellement la moitié du plateau. SI le club ne peut accepter tout le monde actuellement, cela n’en constitue pas moins un vivier de jeunes joueurs, parmi lesquels les meilleur-e-s pourront se distinguer et se confronter à d’autres équipes aussi compétitives de cette partie-ci du Québec. Conformément à aux valeurs du club, qui privilégient la qualité sur la quantité, la jeune génération dans les catégories U8, U10 ou U12, émerge aujourd’hui, après quelques années à travailler sur les fondamentaux du soccer.
Il faut préciser que la certification régionale, cette « belle récompense », pour reprendre les mots d’un autre des administrateurs du club, Marc-André Sinclair, se trouvait dans les objectifs du CS Aylmer, mais à plus long terme. Elle correspondait aussi à une demande des membres certes, mais le préalable à l’accession d’équipes à ce niveau était d’avoir un « club ambitieux » qui se donne les moyens, à savoir une qualité technique, des structures et une organisation suffisamment efficaces pour mener à des résultats. Aucun autre club, à l’ouest de la ville, ne peut concurrencer le CS Aylmer de ce point de vue-là ; la preuve, le club est « Grand partenaire » de la ville et peut donc accéder aux structures d’extérieur à ce titre, ce à quoi certains autres clubs ne peuvent prétendre.
Maintenant, si l’on aborde les impacts de ce changement qu’est l’accession à la certification régionale du programme national de reconnaissance des clubs, on peut noter plusieurs éléments. D’abord économiquement, cela ne devrait malheureusement pas changer grand-chose, puisque le volume total de joueurs est à peu près identique, compte tenu des structures actuelles du club et du nombre d’éducateurs (autour de 75) et de techniciens, qui restent à trois pour l’instant. Au passage, si vous avez les compétences, le CS Aylmer recherche activement des entraineurs, et continue d’accepter des adjoints pour la plupart de ses équipes dans les catégories les plus jeunes, quitte à offrir de la formation… Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. Ensuite, la région manque cruellement e structures, de terrains, notamment pour jouer à 11, comme dans les catégories supérieures. Dans ce domaine l’espoir est permis, parce que plusieurs nouveautés s’en viennent : le projet de dôme à l’Université du Québec en Outaouais, qui est prévu pour 2025, une structure temporaire pour l’hiver, qui serait installée sur le terrain de football actuel. C’est une « opportunité pour les secteurs Hull et Aylmer d’avoir des plateaux en hiver », ajoute le président du conseil d’administration. Il y a également la fonderie qui recommence à fonctionner cette semaine et qui va permettre d’avoir des pratiques, même si aucun des trois terrains n’est de taille suffisante pour accueillir du soccer à 11. Enfin, d’ici 2028, la structure « quatre glaces » qui sera installée au Plateau prévoit une salle multisport au 2e étage, qui permettra la location à des clubs.
Quoi qu’il en soit, à court terme, pour l’été 2025, et même s’il manque globalement des terrains, le club soccer Aylmer peut compter sur l’ajout de la Fonderie en hiver et sur les terrains des écoles secondaires Grande-Rivière et D’Arcy McGee. Cette dernière a été reconnue comme pôle sportif régional par la ville de Gatineau, ce qui prévoit à terme plusieurs autres structures, notamment sur les terrains avoisinants, qui seraient éventuellement rachetés par la ville. Le seul problème pour l’instant, c’est que l’argent n’a pas été débloqué dans ce but. Donc cet agrandissement est encore en négociation et en discussion avec la ville. De plus, rappelons-nous que le terrain synthétique de D’Arcy McGee appartient à la Commission scolaire Western Québec. Donc c’est aussi avec elle qu’il faudrait traiter pour pouvoir l’utiliser.
L’objectif du CS Aylmer, en permettant à ces jeunes de jouer AA après la catégorie U13, consiste évidemment à leur donner l’opportunité de jouer à meilleur niveau régionalement, mais également de garder nos jeunes, nos enfants ici, au club, pour pouvoir « les former en tant qu’éducateurs », comme le précise Marc-André Sauvé. Cela permet également aux plus jeunes de voir évoluer des joueurs plus âgés et à meilleur niveau, un bel exemple motivant pour ces jeunes pousses.
À travers ces équipes U15 et U17 féminine et masculine en AA, le CS Aylmer aura également, assurent mes deux interlocuteurs, une meilleure visibilité, une plus grande attractivité pour les commandites et les investisseurs, afin de pouvoir un jour contribuer à la construction d’une structure couverte à l’année… ou tout simplement offrir aux trois employés à temps plein du club des bureaux décents et salubres, ce que le bâtiment actuel de Bois-Franc ne permet pas. Ce serait la moindre des choses. La ville ne pourrait-elle pas offrir des espaces de travail appartenant à son parc immobilier, par exemple, dans ses centres communautaires ? Le Club de soccer Aylmer rend à la communauté d’immenses services depuis maintenant 40 ans, il est enfin de retour pour de bon en AA, avant de pouvoir accéder peut-être un jour au AAA…