La controverse sur la hausse des frais de scolarité au Québec : une tentative de protéger le français ou un revers pour l'enseignement supérieur ?
Tashi Farmilo
La décision du gouvernement québécois a été critiquée non seulement pour son impact économique potentiel, mais aussi pour l'absence de consultation des universités concernées. Graham Carr, président et vice-chancelier de l'Université Concordia, s'est dit choqué et déçu, soulignant l'impact de cette décision sur la réputation de Montréal en tant que ville universitaire abordable.
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, s'est fait l'écho de ces préoccupations, soulignant les effets négatifs que cette politique pourrait avoir sur l'économie et la réputation de la ville. Elle a suggéré que cette politique pourrait inciter les étudiants à envisager d'étudier dans d'autres villes comme Toronto.
L'université McGill, réputée pour la diversité de son corps étudiant, a publié une déclaration soulignant la menace que cette politique fait peser sur la capacité de l'institution à attirer des talents internationaux. Le recteur et vice-chancelier Deep Saini a souligné l'importance de l'ouverture et de la diversité pour favoriser l'émergence d'une communauté universitaire forte.
Pour sa part, l'étudiant Taz Chu a exprimé ses inquiétudes sur sa page de médias sociaux : "Les conséquences de la hausse des frais de scolarité au Québec pour les étudiants de l'extérieur de la province (comme moi) l'année prochaine et la répression contre les universités anglaises pourraient réellement mettre McGill en péril. Gel des embauches, perte de revenus de ~50 millions, et chute catastrophique des inscriptions."
En réponse à ces développements, une pétition a été lancée, demandant l'annulation de la hausse des frais de scolarité. La pétition souligne les effets néfastes sur l'accessibilité à l'enseignement supérieur et la propagation de l'élitisme et du classisme dans la sphère universitaire. Elle reconnaît également la richesse culturelle et intellectuelle que les étudiants de l'extérieur de la province apportent au Québec.
Cette hausse des droits de scolarité se situe à un carrefour critique pour le système d'enseignement supérieur du Québec et sa position dans le monde. Les décisions prises dans les mois à venir n'affecteront pas seulement les politiques linguistiques de la province, mais aussi sa réputation en tant que centre d'enseignement abordable et de qualité.
Légende photo : L'avenir de l'enseignement supérieur québécois dans les universités anglophones est-il en jeu ? (TF)
Crédit photo : Tashi Farmilo
(Trad.: BA)