Hausse des cas de maladie de Lyme au Québec
Tashi Farmilo
La maladie de Lyme est de plus en plus préoccupante avec un nombre croissant de cas signalés ces dernières années. Une douzaine d’espèces de tiques sont présentes au Québec. Pouvant être transportées par des oiseaux, elles se trouvent dans presque toutes les régions du Québec. Toutefois, les tiques ne sont pas toutes porteuses de la bactérie. La seule espèce qui peut transmettre la maladie de Lyme au Québec et dans le nord-est de l’Amérique du Nord est la tique Ixodes scapularis, aussi appelée « tique du chevreuil » ou « tique à pattes noires ».
Depuis 2011, on observe une forte progression du nombre de cas de maladie de Lyme déclarés aux autorités de santé publique du Québec ainsi qu’une augmentation de la proportion de cas ayant acquis leur infection dans la province, qui est passée d’environ 50 % en 2013 à 92 % en 2021. La hausse du nombre de cas acquis localement est en grande partie attribuable à la fermeture des frontières et à la réduction des déplacements à l’extérieur de la province pendant la pandémie de Covid-19. Le nombre de cas de maladie de Lyme déclarés au Québec depuis 2014 affiche une tendance à la hausse, comme suit : 125 cas en 2014, 160 cas en 2015, 177 cas en 2016, 329 cas en 2017, 304 cas en 2018, 500 cas en 2019, 274 cas en 2020, et un bond important en 2021 avec 709 cas. Le fait que les hivers québécois sont moins froids qu’auparavant pourrait en partie expliquer la progression des années antérieures. En effet, l’adoucissement du climat permettrait aux tiques de survivre et de se développer plus facilement.
La maladie de Lyme est à déclaration obligatoire au Québec depuis 2003. Les cas sont déclarés par les médecins cliniciens et les laboratoires aux autorités de santé publique de leur région qui procèdent aux enquêtes épidémiologiques pour recueillir différentes informations, dont les caractéristiques démographiques et cliniques des cas ainsi que le lieu probable d’acquisition de la maladie.
Comme l’incidence de la maladie de Lyme continue d’augmenter dans la région de l’Outaouais, la population doit demeurer vigilante et prendre des mesures de prévention pour éviter les piqûres de tiques, notamment porter un chapeau, des souliers fermés et des vêtements longs, utiliser un chasse-moustiques, vérifier minutieusement la présence de tiques au retour d’une activité extérieure et retirer rapidement la tique en cas de piqûre. La meilleure façon de se protéger contre la maladie de Lyme consiste à prévenir les piqûres de tiques.
Légende photo : Un sentier pédestre herbeux à Aylmer.
Crédit photo : Alana Repstock