Des niveaux alarmants de radon ont été trouvés dans des maisons en Outaouais, des tests et une sensibilisation sont nécessaires
Tashi Farmilo
Le radon, un gaz radioactif incolore et inodore formé par la décomposition naturelle de l'uranium dans le sol et les roches, est devenu un problème de santé important dans les propriétés résidentielles. L'Association pulmonaire du Québec (APQ) a récemment effectué une analyse révélant des niveaux élevés de radon dans les habitations de la province, soulignant le besoin urgent de tests et de sensibilisation. Une exposition prolongée à ce gaz peut entraîner un cancer du poumon, en particulier chez les personnes qui ne souffrent pas de troubles respiratoires préexistants tels que l'asthme ou les allergies. Des statistiques choquantes révèlent qu'environ 1 000 personnes perdent la vie à cause du radon chaque année au Québec.
L'analyse par l'APQ des mesures de radon effectuées au cours des 15 dernières années au Québec a révélé des résultats alarmants. Environ 18 % des maisons testées dépassent la norme nationale de 200 Bq/m3 d'air, ce qui indique un risque élevé de développer un cancer du poumon en raison d'une exposition prolongée à des niveaux élevés de radon. Contrairement à ce que l'on croit souvent, les maisons neuves ne sont pas à l'abri des infiltrations de radon. En fait, leur isolation supérieure et leur construction étanche à l'air entraînent souvent des concentrations de radon plus élevées que dans les habitations plus anciennes.
Arthur Ladouceur, un expert de Radon Gatineau, attire l'attention sur une fausse idée très répandue concernant les niveaux de radon dans les maisons. Il souligne qu'il peut être trompeur de supposer que les maisons voisines ont des niveaux de radon similaires en se basant sur une lecture basse, car les concentrations de radon peuvent varier considérablement d'une maison à l'autre.
En ce qui concerne l'infiltration du radon, M. Ladouceur souligne que même dans une maison méticuleusement étanche, le radon peut toujours s'infiltrer par des points vulnérables tels que le périmètre où le sol rencontre le mur et d'autres entrées potentielles comme les places assises. Il attire l'attention sur un oubli dans la prévention du radon lors de la construction de nouvelles maisons, où les constructeurs donnent souvent la priorité à l'efficacité énergétique et à l'étanchéité tout en négligeant les mesures nécessaires de prévention du radon. Malheureusement, cette négligence a pour effet de piéger le radon à l'intérieur, ce qui peut présenter des risques pour la santé des occupants.
« L'utilisation de dispositifs de détection du radon est essentielle, tout comme les personnes se protègent avec des détecteurs de fumée et de monoxyde de carbone » souligne M. Ladouceur. Il recommande la méthode de test la plus efficace, qui consiste à acquérir un moniteur de radon personnel pour la maison. « Ces appareils sont facilement disponibles sur des plateformes telles qu'Amazon et coûtent généralement moins de 200 dollars. En fixant solidement l'appareil à un mur de la maison, les habitants peuvent recevoir des mises à jour quotidiennes sur les niveaux de radon. Étant donné que les concentrations de radon fluctuent quotidiennement, une surveillance continue permet d'obtenir une compréhension plus précise et plus complète de la situation », poursuit M. Ladouceur. Ces appareils conviviaux et sécuritaires peuvent également être achetés dans les quincailleries ou sur le site officiel de l'Association pulmonaire du Québec, offrant ainsi une solution relativement peu coûteuse pour mesurer avec précision la concentration de radon.
Une demande de démolition à Gatineau mentionne le problème du radon
Une récente demande de démolition présentée au Comité des demandes de démolition comprenait un point sur les niveaux de radon dans la demande. La maison qui doit être démolie est l'une des maisons Allumettes, une maison vendue par correspondance dont le vide sanitaire n'était pas équipé d'un pare-vapeur. Lors de la réunion, le risque élevé de radon a été un argument en faveur de la démolition, bien qu'aucun test n'ait été effectué pour ce site du Vieux-Hull.
La sensibilisation et la réglementation concernant les niveaux de radon au Canada révèlent une disparité importante, seul un petit pourcentage de la population étant conscient des risques associés au radon. Santé Canada recommande d'effectuer un test de radon sur plusieurs mois afin de saisir avec précision les fluctuations des niveaux de radon, de préférence entre octobre et avril. L'installation de dispositifs de détection du radon dans les pièces fréquemment occupées, telles que les salles de séjour au rez-de-chaussée ou les chambres à coucher au sous-sol, peut fournir des données précieuses pour l'évaluation du risque d'exposition au radon. Il est essentiel de prendre des mesures appropriées pour réduire l'exposition si des concentrations élevées de radon sont détectées.
Pour les personnes qui achètent ou vendent des maisons, il est essentiel de prendre en compte l'exposition potentielle au radon. L'inclusion dans les contrats de vente de dispositions prévoyant des fonds pour le dépistage du radon permet aux acheteurs d'effectuer les travaux d'atténuation nécessaires dans un délai déterminé, le cas échéant. Cette approche proactive garantit la sécurité et le bien-être des occupants. Il est essentiel de comprendre les sources et les points d'entrée du radon, ainsi que d'appliquer des mesures de dépistage et d'atténuation appropriées pour garantir un environnement de vie sûr. Alors que les risques pour la santé associés à l'exposition au radon continuent d'apparaître, il est important que les propriétaires, les décideurs politiques et les communautés accordent la priorité au dépistage du radon, à la sensibilisation et aux mesures d'atténuation.
Légende photo : Ceci est une photo d'une maison à Aylmer, utilisée à des fins illustratives et non démonstratives.
Crédit photo : Alana Repstock