Comment les industries gatinoises devront-elles affronter l’imposition de tarifs douaniers américains ?
Mélissa Gélinas
Le 4 février 2025, le président des États-Unis, Donald Trump, a annoncé que l’entrée en vigueur de l’imposition de tarifs douaniers de 25 % sur les importations canadiennes sera retardée d’un mois. Sur le territoire de Gatineau, ce sont les industries de la foresterie, du métal, de l’acier, de l’aluminium, de l’agroalimentaire ainsi que du numérique qui seraient les plus touchées par cette potentielle mesure économique.
« Évidemment, nous nous sommes questionnés rapidement à savoir quel sera l’impact sur notre économie locale, donc sur nos entreprises, mais aussi sur nos travailleurs », mentionne la mairesse de Gatineau, Maude Marquis-Bissonnette.
Bien que le Canada ait obtenu un sursis de 30 jours, il est tout de même difficile d’anticiper les nombreux impacts au niveau économique qu’engendrera une telle mesure. « Il va falloir s’ajuster », exprime la mairesse. « […] évidemment, il y en a qui ont des contrats, il y en a qui craignent pour des défis de liquidité à court terme, qui pourraient effectivement mener à des fermetures et à des pertes d’emplois », ajoute-t-elle.
Cependant, la Ville de Gatineau affiche un bilan relativement rassurant quant aux achats qu’elle effectue aux États-Unis. « En 2023, il y avait 85 % de fournisseurs québécois, 10 % de fournisseurs ontariens et 4,5 % provenant du reste du Canada », explique Mme Marquis-Bissonnette. « Il reste un 0,5 % de nos achats qui se font à l’international, dont aux États-Unis ».
« Cela dit, nous avons identifié 78 fournisseurs américains à Gatineau auxquels nous devrons trouver des alternatives québécoises, canadiennes ou même internationales advenant l’imposition de tarifs douaniers », mentionne la mairesse.
À cet égard, une veille (ensemble d’activités de surveillance visant à améliorer la compétitivité d’une entreprise) a été mise en place à l’échelle de la Ville dans le but de soutenir les entreprises et de suivre l’évolution de la situation. « Le leadership se trouve au niveau de la Ville par le Bureau de développement économique, ID Gatineau et M. Edmond Leclerc, le président de la Commission de développement économique, qui a d’ailleurs fait plusieurs appels », souligne la mairesse.
Par ailleurs, Export Outaouais ainsi que la Chambre de commerce de Gatineau contribueront également à ce plan d’action. « C’est une belle initiative et je tiens à le souligner pour vraiment être capable de privilégier, encore une fois, nos entreprises locales au détriment des entreprises américaines », exprime la mairesse.
Un comité de travail sera, notamment, mis sur pied. « Le message que je souhaite porter aujourd’hui, c’est que nous avons tous une responsabilité et une capacité d’agir face à la situation », souligne-t-elle. « Évidemment, il y a des choses qui relèvent des paliers du gouvernement, mais je pense que nous pouvons tous faire un effort pour acheter local, pour acheter auprès d’entreprises gatinoises, québécoises, canadiennes ou même internationales », conclut-elle.