« Ce lieu est là où je suis » – une exposition d’Emily Rose Michaud
Tashi Farmilo
Jusqu'au 28 janvier 2024, le Centre d'exposition L'Imagier (9, rue Front, secteur d’Aylmer) présente l’exposition d’Emily Rose Michaud, une artiste et éducatrice interdisciplinaire de Gatineau qui œuvre à la croisée entre l’organisation communautaire, l’écologie et la participation citoyenne. Dans cette exposition intitulée « Ce lieu est là où je suis », l'artiste s’intéresse aux multiples facettes de la rivière des Outaouais, notamment aux différents noms qu’elle porte, dont Kitchissippi et Kichi Siibii.
L’artiste Emily Rose Michaud a une curiosité pour les cours d’eau de l’Outaouais qui s’établissent en réseau de connexions. Cherchant à mieux comprendre ces systèmes naturels dans toute leur beauté et leur complexité, elle passe des heures à s’imprégner des paysages où l’eau et la terre se rencontrent.
Sa démarche l’amène à créer des œuvres aux formes diverses à l’aide de différents médiums : dessin, peinture, céramique, cyanotype, performance, textile vivant et enregistrements audio et vidéo. Ses œuvres ont en commun de favoriser le croisement entre l’art, l’écologie et l’éducation, ainsi que de permettre un dialogue avec un écosystème à la fois naturel et social.
Sur le papier, l’argile ou le verre, Michaud trace le parcours des rivières pour en faire une carte mémoire des lieux. Elle utilise la technique du cyanotype pour révéler des formes bleutées sur différents papiers, dont certains sont faits à la main avec des plantes locales. Avec la céramiste Marie Drolet, elle crée des tuiles hexagonales qui représentent des plantes de la région. La forme hexagonale est inspirée de la molécule d’eau; sa répétition évoque les milliers de gouttelettes qui composent les ruisseaux. Elle fait aussi penser à l’alvéole où l’abeille produit le miel grâce à une relation symbiotique avec les plantes.
De ses visites sur différents lieux au fil des saisons, l’artiste tire des vidéos et des sons qui forment une archive numérique. Elle s’entretient avec des membres des communautés locales afin de recueillir leurs observations sur les changements qui s’opèrent dans la région, puis assemble ces enregistrements pour créer des paysages sonores et des vidéos qui témoignent d’un amour du lieu, mais aussi d’un sentiment de perte devant la disparition de certains paysages. Des tapisseries vivantes conçues à l’aide de semences de pois et de blé symbolisent le cycle de la vie, de la germination à la décomposition.
L’exposition « Ce lieu est là où je suis » d’Emily Rose Michaud vise à susciter la réflexion sur notre attachement à l’eau et à la terre et à favoriser une conscience écologique plus engagée, nous rappelant que l’humain fait partie d’un ensemble de relations sur lequel repose sa survie. Notre responsabilité collective est de veiller à maintenir ce précieux équilibre.
Légende photo : L’artiste Emily Rose Michaud, à gauche et la commissaire Isadora Chicoine Marinier, posent devant une des œuvres de l’artiste intitulée Matières riveraine, durant le vernissage de l’exposition «Ondaje endanakìyàn, Nindadaniz – Ce lieu est là où je suis » au Centre d’exposition l’Imagier, le vendredi 27 octobre. Le public pourra voir les œuvres de l’artiste, incluant des photos cyanotypes, jusqu’au 28 janvier 2024.
Crédit photo : Christian Rochefort